Sasha lane, graine de star

Sasha Lane, la révélation de American Honey.

Andrea Arnold a le chic pour dénicher des talents insoupçonnés dans des circonstances improbables. Sept ans après l’électrique Katie Jarvis, remarquée à la station de Tilbury Town pour les besoins de Fish Tank, voici donc l’explosive Sasha Lane, la Star de American Honey, repérée sur une plage de Floride. « J’étais avec des amis, en plein Spring Break, lorsque Andrea et ses directeurs de casting m’ont approchée », explique-t-elle, alors qu’on la rencontre, naturel spontané, dans un hôtel londonien. Le premier contact est positif, si bien qu’elle décide, dans l’élan de ses 20 ans (elle est née en septembre 1995), de prolonger son séjour: « Nous avons eu de nombreuses conversations et fait quelques improvisations avec deux autres membres du casting. Cela s’est beaucoup joué au feeling… « , commente-t-elle. Feeling infaillible, apparemment, qui la voit aujourd’hui crever l’écran sous les traits de Star, adolescente instable décidant de rejoindre un groupe de vendeurs itinérants.

Originaire de Houston, Texas, Lane n’envisageait pas le moins du monde de devenir actrice, se destinant plutôt à la psychologie et au travail social -« les gens m’intriguent, je ressens les choses profondément, et je veux faire tout ce qui est de mon ressort pour eux. Le mélange de psychologie et de travail social me correspondait naturellement. » American Honey en a donc décidé autrement, la jeune femme n’hésitant pas à s’immerger totalement dans le projet, même si elle ne connaissait encore rien du cinéma d’Andrea Arnold (dont elle a ensuite découvert et aimé Fish Tank). « Embarquer avec elle a été une décision facile: cela me semblait bien, et sans commune mesure avec ce à quoi j’aurais dû retourner », soupèse-t-elle. Et de souligner combien elle s’est identifiée à Star -« Je me sens très proche de son état d’esprit, de la transformation qu’elle connaît du fait de sa liberté, mais aussi de sa naïveté relative qui la pousse à vouloir tout découvrir et vérifier par elle-même, jusqu’aux choses les plus dingues. » Avant d’encore préciser: « American Honey parle de l’Amérique d’où je viens, et c’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai pu me retrouver dans Star, tout en appréciant chacune des personnes impliquées. Je connais des gens comme cela, et je les apprécie, ils représentent l’humain dans ce qu’il a de plus vrai. Il faut une force considérable pour garder cette étincelle alors que l’on semble voué à un certain style de vie dans un monde déterminé… »

Du tournage, elle confesse qu’il fut conforme à ce que la vision du film donne à penser. Entendez sauvage, manière de maintenir les acteurs dans le flux, tout en conférant au roadtrip son authenticité et sa qualité organique encore renforcée par la musique, dont certains morceaux ont été choisis par les comédiens. « American Honey est résolument un film du présent, en prise sur ce qui se passe dans le monde… « , apprécie-t-elle encore. Quant au futur, celui de Sasha Lane s’esquisse en pointillés, qui l’annonce dans The Miseducation of Cameron Post et Hunting Lila…

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