Samouraïs dans la brousse

En quelques romans aux faux airs de récits (ou l’inverse) (dont Traîne-Savane en 2014, où il retraçait en parallèle la disparition volontaire de David Livingstone en Afrique et sa propre excursion en belle compagnie jusque chez les Pygmées), Guillaume Jan a peaufiné son dispositif littéraire: mêler à la biographie aventureuse de voyageurs/explorateurs ou scientifiques (Stanley, Livingstone, et cette fois Takayoshi Kano, spécialiste des Bonobos zaïrois dans les années 70) ses propres rapports de terrain nez en l’air/esprit ouvert, sur les traces des illustres pionniers. L’occasion, d’abord, de rappeler qu’à l’origine des plus marquantes ou éclairantes épopées, l’inépuisable passion et un abondant travail préalable s’accompagnent toujours de galères et approximations, errements et simples coups de bol. De dédier ensuite des pages splendides au coeur de cette Afrique qui fait battre le sien, à un Congo qui a connu le pire sans jamais cesser de fasciner, de bouillir, de convertir souvent la résignation désabusée de ses habitants en instants de grâce. De tracer enfin des lignes fortes entre nos hédonistes cousins bonobos et un vieux sage japonais, qu’il finira par rencontrer, les uns et l’autre, en leur milieu naturel -comme une récompense méritée pour cette plongée au coeur de nos origines.

de Guillaume Jan, 210 pages, éditions Paulsen.

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