Quel est le projet, comment le résumeriez-vous?

HB: C’est un récit construit autour d’une légende urbaine. Le 10 septembre 2001, Michael Jackson donne une série de concerts grandioses au Madison Square Garden pour ses 35 ans de carrière. Il invite sur scène ses amis Liz Taylor et Marlon Brando. Le 11 septembre au matin, les tours jumelles sont victimes d’un attentat terroriste. Michael embarque Liz et Marlon dans sa Limousine, et tout ce petit monde fuit vers le centre du Pays, en cherchant un moyen de quitter les USA alors que l’espace aérien est fermé…

Pourquoi n’a-t-il pas vu le jour, quel était le contexte?

HB: La plupart des éditeurs ont refusé le projet, cela a failli aboutir chez Fluide Glacial, puis chez Delcourt, mais on a bien compris que ces tergiversations cachaient un manque d’intérêt véritable.

RS: Chez Professeur Cyclope aussi, à chaque fois ça a raté mollement et pour une raison différente.

Quel regard portez-vous sur ce projet avec le recul, regrettez-vous qu’il n’ait pas existé ou au contraire, pensez-vous que c’est mieux ainsi?

HB: Moi je n’ai jamais accepté cet échec. Je suis content du scénario, entièrement écrit. Et les premières pages réalisées par Rudy sont très bonnes. Je n’ai jamais compris pourquoi on nous disait que ce projet trouverait difficilement son public. Je ne m’estime pas vaincu. American Parano n’est pas qu’un truc rigolo sur des stars qui fuient, c’est un portrait des USA post-11 septembre. Et on a le droit de traiter ça par le prisme de l’humour.

RS: Je regrette que cela n’ait pas vu le jour, c’est une bonne histoire et les dialogues me font beaucoup rire. Ce n’est pas mon seul projet tombé à l’eau. Certains le méritaient probablement, mais celui-là, non, je ne crois pas.

A-t-il nourri d’autres projets par la suite (si oui, lesquels?), a-t-il été important pour vous dans votre parcours?

HB: Il n’a nourri aucun projet, il a même mis à mort mon envie de faire du gag, alors que j’adore ça et je ne crois pas être ultra mauvais dans cet exercice. Il a été important, mais en creux. Je suis devenu méfiant quand on me dit oui et qu’aucun contrat n’arrive.

Pensez-vous le reprendre un jour?

HB: Moi oui.

RS: Oui, pourquoi pas.

Anecdotes et autres commentaires autour du projet?

HB: On m’a refusé énormément de projets. Et heureusement parce que sinon j’aurais fait 50 bouquins en dix ans, c’est sans doute trop. J’ai réussi assez facilement à relativiser le drame que constituait la plupart de ces refus. Mais celui-ci, je ne le digère pas.

CHAQUE SEMAINE, GROS PLAN SUR UN PROJET DE BD AVORTÉ, SOUVENT TRÈS PROMETTEUR.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content