Rien dans la nuit que des fantômes

En 2003, à la mort de sa grand-mère Ruby, Billie hérite de sa masure de métayer à Glendale, dans le Mississippi. De retour dans cette région où son père Clifton, poète afro-américain prometteur passé par New York, est mort de façon brutale et inexpliquée quand elle était enfant, la jeune femme va chercher à élucider ce mystère. Mais avec qui s’allier, entre un oncle taiseux, un voisin dont les ancêtres ont été propriétaires de sa famille, une ancienne petite amie de son père qui croit à son meurtre et un professeur d’université dont l’agenda est de publier une biographie prestigieuse? Dans un territoire où un garçon blanc et un garçon noir pouvaient être amis jusqu’à l’adolescence mais où la déségrégation n’allait pas sans réactions violentes du KKK, il n’est sans doute pas prudent de confronter vivants comme morts à leurs torts… À l’instar de Jesmyn Ward ( Le Chant des revenants, Les Moissons funèbres), Chanelle Benz fait partie de la relève des auteurs du Sud, dans le sillage d’une salutaire diversification des récits. Elle n’a peut-être pas une puissance d’évocation aussi amplement connectée à l’Amérique ultra-contemporaine que sa consoeur -du moins en long format- mais ça n’en fait pas moins une voix précieuse à suivre.

De Chanelle Benz, éditions du Seuil, traduit de l’anglais (États-Unis) par David Fauquemberg, 320 pages.

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