DÈS CE SAMEDI, LES SOIRÉES BULEX REPRENNENT DU SERVICE. UNE ÉCLAIRCIE DANS UNE VIE NOCTURNE BRUXELLOISE QUI A ACCUSÉ LE COUP CES DERNIERS MOIS.

C’est l’un des événements du week-end à Bruxelles: ce samedi 3 mars, les soirées Bulex renaissent de leurs cendres. Pendant quelque 20 ans, elles avaient été le fleuron des nuits alternatives de la capitale. Un lieu de tous les possibles, entre clubbing rock, concerts et expos, changeant régulièrement d’endroit et d’ambiance. Las, le concept a fini par être victime de son succès, obligeant le fondateur Dominique Speeckaert à raccrocher. Aujourd’hui, le pavillon Bulex est bel et bien remonté. Réanimées par Jonathan Giacomelli, un ancien de la « maison », les soirées devraient avoir lieu tous les premiers samedis du mois.

La nouvelle arrive à point dans une nuit bruxelloise bien moribonde. Il y a un an pourtant, la capitale semblait s’agiter tous azimuts. Quelques mois plus tard, on pouvait déchanter. Fin 2011, le soufflé était même entièrement retombé. Des exemples? Le grand n’importe quoi du Mirano, incapable de retrouver sa gloire d’antan; le chaos de la soirée Plastic au White Hotel; et puis, last but not least, la fin du Libertine/Supersport. Les lampions de la nouvelle année étaient à peine éteints que l’équipe du L/S annonçait en effet la fin du club, le 4 janvier dernier. Descendant des soirées Dirty Dancing, le club installé au K-Nal n’arrivait apparemment plus à trouver l’indispensable équilibre financier, malgré une programmation de qualité. Interpellant…

Aujourd’hui, Lorenzo Serra ne veut toujours pas lâcher l’affaire. « Il y a évidemment de la place à Bruxelles pour un club comme le L/S. J’en suis convaincu. Mais pas à cet endroit, et pas dans une salle aussi grande. » Un nouvel endroit est donc convoité. Sans pouvoir encore confirmer cependant quoi que ce soit. En attendant, les « lignes » de la nuit bruxelloise ont d’ores et déjà bougé. Les initiatives ont même tendance à se multiplier. Le printemps est déjà là? Voire…

Coup de bars

Malgré la crise, certains sont ainsi passés entre les gouttes. Contre vents et marées, le Fuse, le club techno historique, maintient encore et toujours le cap. Dans un autre genre, les soirées soul-funk-hip hop Strictly Niceness ont ajouté une 2e salle à l’automne dernier, avec succès. Autre carton du moment: ouvert il y a quelques mois à peine, un endroit comme Mr Wong, en plein quartier Saint-Géry, a manifestement déjà trouvé sa clientèle et arrive régulièrement à créer l’événement (le 5 mars, il accueillera par exemple l’after du concert de Justice, tandis que les excellentes soirées Catclub y trouveront refuge le samedi 10). A sa manière, le Woods et son clubbing intimiste, planté en plein bois de la Cambre, a également réussi à devenir une valeur sûre.

Une impression: la tendance électro serait petit à petit en train de céder du terrain. Tout profit pour le revival deep house et autres musiques électroniques plus chaudes et rondes. C’est un peu le créneau des nouvelles soirées Holger. Lancées à l’automne dernier par 2 anciens du concept Oscillation, elles privilégient également un clubbing à taille humaine, « la combinaison des bonnes personnes et de la bonne musique », explique Ewald, l’un des 2 initiateurs. Le plus compliqué quand on se lance à Bruxelles? « Trouver un lieu », concède l’intéressé. Pour l’instant, le Bazaar sert donc de piste d’atterrissage. Pas seulement pour Holger d’ailleurs. La prochaine Leftorium, autre rare succès 2011 signé Geoffroy Mugwump, y aura lieu. Depuis quelques semaines, la cave du resto-club installé dans les Marolles a commencé à se doter d’une véritable ligne éditoriale. L’arrivée à la programmation de Seydina Ba, gourou des soirées-concerts One Nation Under A Groove, n’aura pas tardé à montrer ses effets…

Bruxelles bouge donc encore. Mais dans les marges. Le clubbing se rétrécit et se déplace. Désormais, ce sont les bars qui font surtout le plein, du Belga à la Maison du Peuple, du Walvis au Bar du matin en passant par le Tigre. Logique, analyse Lorenzo Serra . « L’entrée est gratuite, les boissons souvent moins chères, et il y a régulièrement de bons DJ. » Santé?

BULEX, CE 03/03, À LA BODEGA, 1080 BRUXELLES.

TEXTE LAURENT HOEBRECHTS

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