Rainbow warrior

Des kangourous hirsutes font groover la pop psychédélique et danser les koalas. Summertime clothes…

Ils ont percé avec un single au titre improbable: Secret Enchanted Broccoli Forest. Dans leurs clips bricolés et surranés, de jolies filles en robes légères se promènent souvent à travers les prés. L’herbe est verte et les garçons ont les cheveux longs. Hippies hippies hourrah. Les Australiens de The Babe Rainbow sont les derniers rejetons du summer of love. Woodstock, flower power, souvenirs sixties… Si on connaît la chanson, cette bande-là a l’art de la trousser. Étudiants en anglais, accrocs aux vagues et amoureux de la permaculture, Angus Dowling et Jack Laughlan Crowther ont fondé The Babe Rainbow il y a quatre ans à Byron Bay. Temple de la glisse, la ville la plus à l’est du continent est aussi une terre d’écolos et abrite depuis fin de l’année passée la première ligne de train solaire.

Rainbow warrior

Les deux chevelus ont fait germer les graines de leur psychédélisme sur une passion commune pour la musique des années 60, genre The Incredible String Band et compilation Swinging Mademoiselles… Mais ces enfants du soleil, hippies 2.0, revendiquent aussi l’influence des vagues, de James Brown, du girl power, de la vibe électronique française et du Captain Matchbox Whoopee Band. Disco, surf folk… La pop psychédélique des Babe Rainbow a le sens du groove, accouple les Beach Boys, les Allah-Las et T. Rex, et se permet des intermèdes instrumentaux et orientalisants…

Enregistré au pays en compagnie de Wayne Connolly (The Welcome Mat, Knievel…), notamment croisé au chevet de Silverchair et des Vines, leur deuxième album est un disque taillé pour l’été. Une collection de onze chansons à siroter avec un mojito au bord de la piscine sans oublier de se tartiner de crème solaire et d’écarter les doigts de pied en éventail. The Magician ouvre l’album dans une ambiance féerique et aérienne à la Grizzly Bear. Supermoon renvoie aux cousins américains de The Paperhead… Tandis que Darby and Joan se la joue country groovy et cowboys à paillettes, Eureka semble faire chanter à Prince un morceau de Jack White entamé avec Kula Shaker. Plage sous narcotique, piste de danse ensablée… The Babe Rainbow passe par toutes les couleurs vives et souvent délavées de l’arc-en-ciel. Repérés par le label Flightless Records de King Gizzard (ils se sont rencontrés sur une plage), les Australiens ont maintenant aussi signé avec 30th Century, celui du producteur Danger Mouse. Le van mène, on l’espère pour eux, à un succès par encore acquis mais déjà justifié.

The Babe Rainbow

« Double Rainbow »

POP. Distribué par Flightless Records.

8

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