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Shadow of the Tomb Raider fonce tête baissée dans un trip sud-américain. Sa flamboyante mise en scène trompe, presque, l’ennui de son gameplay.

Icône du jeu vidéo des années 90 aux côtés de Mario, Lara Croft ne s’est pas remise en question depuis son mystique reboot japonais, il y a cinq ans. L’héroïne moins créative que le plombier moustachu alignait entre-temps un Rise of the Tomb Raider entendu. Aujourd’hui, Shadow of the Tomb Raider confirme que la prise de risque ludique n’a pas sa place dans un blockbuster à 114,7 millions d’euros. Le titre triangule donc prudemment son gameplay entre puzzle-game, plateforme et combats. Portant la saga depuis douze ans, Crystal Dynamics jette toutefois plusieurs sorts pour que le gamer n’y voie que du feu.

Observer le ballet acrobate de singes hurleurs au fil d’une vertigineuse balade sur les cimes d’une forêt vierge, prendre un peu de temps pour discerner des statues incas géantes planquées dans le goulet d’une grotte zébrée de rayons lumineux: à petite ou à grande échelle, Shadow of the Tomb Raider aligne une succession de panoramas aux airs de Jardin extraordinaire en live. Des Incas aux Aztèques en passant par les Mayas, on voyage du Mexique au Pérou au fil d’une enquête à la recherche des assassins du père de Lara.

La maîtrise visuelle brillante s’étire comme un cache-misère ludique parfait. Et la mise en scène du jeu n’est pas en reste, notamment lors des phases de plateforme. Du rebord d’une façade mexicaine sur le point de s’effondrer à une échelle attrapée in extremis après un saut dans le vide, Lara enchaîne des séances de voltige captivantes. Mais au final, un sentiment de trop peu ludique domine ces passages vus mille fois sur les deux précédents opus de la série.

L’ombre d’un doute

Redondant tout au long de son aventure, Shadow of the Tomb Raider n’en offre pas moins une poignée de défis se soldant parfois par des game over. Trouver le chemin menant au trésor de certains Défis Tombeaux (des grottes annexes à explorer) n’est pas forcément évident. Mécanismes de poulies, interrupteurs, chariots à déplacer… Les énigmes donnent également du relief à l’aventure.

Recyclant les bases gentiment RPG des précédents épisodes, ce Tomb Raider nouveau se tapisse de centaines d’items planqués dans ses décors luxuriants. Cette chasse facile aux oeufs de Pâques aide à la confection et à l’amélioration d’armes, de trousses de soin et autres objets. Mais elle est facultative. Lara jongle donc entre arc, arme à feu et élimination furtive sans trop se soucier des stocks. Se planquer? Les adversaires la délogent à coups de grenades. Poignardant des gardes dans le dos depuis des murs végétaux où elle se cache (la fausse nouveauté du jeu), l’héroïne embrase également ses adversaires au napalm. L’archéologue est responsable de l’apocalypse maya en cours dans le jeu. Un enfant meurt sous ses yeux. Un côté obscur, doublé d’une culpabilité à peine effleurée… à l’image du gameplay.

Shadow of the Tomb Raider

Édité par Square Enix et développé par Crystal Dynamics, âge: 16+, disponible sur PC, PlayStation 4 et Xbox One.

6

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