Pour qui sonne le glas

Adapté du classique d’Ernest Hemingway, Pour qui sonne le glas a pour contexte la guerre d’Espagne, s’inspirant de la propre expérience de l’écrivain, qui avait fait partie des Brigades internationales. L’action se déroule en 1937, lorsque Robert Jordan (Gary Cooper), un Américain (que ses compagnons d’armes s’échineront à appeler « El Ingles »), s’engage aux côtés des républicains, en lutte contre les troupes franquistes. Chargé de faire sauter un pont afin de retarder l’avancée de ces dernières, il rejoint un petit groupe de guérilleros retranchés dans les montagnes sous l’autorité défaillante de Pablo (Akim Tamiroff), un ivrogne suppléé par sa femme Pilar (Katína Paxinoú). C’est là que va naître l’amour entre l’aventurier et la belle Maria (Ingrid Bergman), une jeune femme recueillie par les maquisards. Triomphe lors de sa sortie, Pour qui sonne le glas (proposé ici en deux versions, courte et intégrale) accuse aujourd’hui ses 75 printemps, usant et abusant de codes hollywoodiens surannés. Tourné dans des décors imposants, le film vaut toutefois par le sens de la composition de Sam Wood, et surtout par l’alchimie entre Ingrid Bergman, cheveu court et sourire lumineux, et Gary Cooper, idéal de l’Américain sans peur et sans reproche. Le scénario, en effet, privilégie largement la romance entre son couple de stars au contexte historique, tout au plus esquissé lors d’une tirade où Jordan explique les raisons de son engagement (un angle justifié peut-être par le fait que Wood était un anticommuniste notoire). Si l’on en croit la petite histoire, relatée par le critique Eddy Moine en bonus, Hemingway aurait dû s’y reprendre à cinq fois pour voir le film en entier. Lequel n’est cependant pas dénué de charme, désuet.

De Sam Wood. Avec Gary Cooper, Ingrid Bergman, Katína PaxinoÚ. 1943. 2 h 45. Dist: Elephant.

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