Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

20.45 TF1

PRÉSENTÉ PAR LAGAF’.

Avec la cuvée n°2 de Pouch’le bouton, nous entamons dans la joie et la bonne humeur une semaine aux relents thématiques: celle des comiques-animateurs dont l’unique but semble, sociologiquement parlant, d’élever le niveau de leur auditoire au sommet du brin d’herbe, façon jardin anglais. Bah, objecteront les esprits bonhommes, c’est de la rigolade au fond, pourquoi sans cesse couper les cheveux au sécateur et s’emberlificoter dans des considérations aussi hors de propos qu’hors contexte? Ménagères et ménagers de moins de 50 ans, c£urs de cible avoués de ces programmes dits « populaires » (nous parlerons également des Taloche et de François Pirette au cours de la semaine), s’en contenteront largement, n’est-ce-pas? Pourtant, à en croire un nonagénaire devenu superstar des présentoirs, il est encore possible (et même nécessaire) de s’indigner. Il serait donc encore permis de vitupérer les productions télévisuelles bas du front et d’en pourfendre les principes nocifs.

En France, pour sa première du 7 mai passé, le nouveau prime time de Vincent Lagaf’ a réuni plus de 4 millions de téléspectateurs, se hissant presque au niveau du Plus grand cabaret du monde, la grosse pompe à audience de la concurrente France 2. Devant ces chiffres satisfaisants, à défaut d’être historiques, TF1 diffuse donc un nouveau numéro de Pouch’le bouton, adaptation d’un jeu anglais, divertissement intense, ambitieux parfois et excessivement nineties dans sa conception. Quatre familles s’affrontent, au cours d’épreuves biscornues (ranger des sosies dans l’ordre chronologique de leur naissance, par exemple), pour éviter de voir leurs 100 000 euros de départ s’égrainer trop douloureusement. On y retrouve déguisements, couleurs criardes, jeu des familles, compteurs d’argent, buzzers et autre crâne dégarni (complètement depuis un moment) de Vincent Lagaf’, humoriste un peu raté devenu animateur cynique. Il faut voir son interview face cam’, sur le site de TF1, pour comprendre à quel point le garçon sait qu’il est du côté obscur de la force tout en continuant à faire semblant d’aimer ce qu’il fait. Pouch’le bouton, à regarder avec esprit critique. Ou à ne pas regarder du tout. l

GUY VERSTRAETEN

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