ENCORE INÉDITE CHEZ NOUS (ELLE SERA PROGRAMMÉE EN 2013 PAR ARTE), LA SÉRIE DE LA BBC THE HOUR EST L’UNE MEILLEURES PRODUCTIONS ANGLAISES DE CES DERNIÈRES ANNÉES.

À première vue, cette mini-série britannique ressemble à s’y méprendre à Mad Men. Même époque (ou presque, Mad Men s’ouvrant sur le début des six-ties, The Hour choisissant la fin des fifties), mêmes costumes, même propension à fumer et à picoler à longueur de journée, même sexisme et racisme ambiant…

Mais on se rend compte rapidement qu’on n’est pas là pour assister aux mutations d’une époque dorée pour les riches hommes blancs, mais pour suivre une vraie histoire, un suspense avec un vrai fil rouge.

Une affaire de meurtre. Un homme qui a la gorge tranchée dans le métro, et dont personne ne parle dans les news. Pourtant, il s’avère que sa mort dépasse de très loin le simple fait divers. Elle sent le complot à plein nez -on découvre que la victime était probablement un espion. Et qu’il faisait passer des messages via les mots-croisés d’un journal dont il s’occupait. Le seul qui voudra bien enquêter sur cet homicide est un jeune journaliste de la BBC, Freddie, une tête brûlée qui fera tout pour élucider les nombreux mystères qui entourent cette histoire.

Ça, c’est pour le côté polar.

Foisonnement d’idées

Parce qu’en toile de fond, et c’est peut-être là que cette série se montre la plus intéressante, The Hour (dont la seconde saison est en préparation) raconte le journalisme de la fin des années 50. Freddie est effectivement recruté pour participer à un nouveau programme d’information, The Hour, qui comme son nom l’indique dure une heure, et raconte l’actualité de la semaine écoulée sous un angle plus original que ne le faisait le JT de l’époque. The Hour, qui est présenté par un journaliste pistonné (incarné par Dominic West) qu’il déteste cordialement, et produit par une fille dont on sent bien qu’il est secrètement amoureux, Bel.

C’est l’occasion de voir comment se monte une émission de télévision à l’époque, et de constater qu’au bout du compte, les moyens techniques mis à part, tout ressemble très fort à aujourd’hui, avec un maximum de pressions et de luttes de pouvoir. Et toujours avec ce foisonnement d’idées faisant bouillir les belles rédactions, ainsi qu’une envie de dire le monde environnant mieux que les autres.

Une double intrigue qui s’inscrit dans une période charnière de l’histoire d’Angleterre, la crise du canal de Suez en Egypte -un moment de grande tension qui illustre les nouveaux rapports de force internationaux de l’après-guerre.

La reconstitution d’époque est fidèle, la réalisation impeccable, on est dans du gros budget qui ne veut pas à tout prix faire étalage de sa richesse. Le tout saupoudré d’un délicieux charme anglais fait d’accents à couper au couteau et de rigidité de corps et d’esprit.

Dans son genre, c’est une sorte de petite perfection qui vaut largement la peine d’y consacrer quelques heures.

My.L.

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