Penss et les plis du monde

Penss n’est pas à sa place dans son clan. À la chasse il préfère la contemplation du monde. Malheureusement pour lui, tant qu’il ne ramènera pas de gibier, il n’aura plus droit à la nourriture. Mais à force d’observer la nature, Penss a l’intuition qu’une autre manière de subsister est possible, sans être obligé de suivre les animaux dans leur migration. Bientôt séparé de sa tribu et rendu orphelin par le décès de sa mère, au bord de la famine, il va enfin mettre en pratique ses observations. Accueilli par une nouvelle tribu moribonde, il va tenter d’expliquer ce que lui-même a de la peine à comprendre: l’agriculture. Le mot n’est jamais prononcé par l’auteur, son personnage étant ignorant de ce qu’il crée. Jérémie Moreau donne ici son hypothèse de la plus grande invention de l’humanité. Pour ce faire, il prend le parti pris du roman épique façon « Osamu Tezuka », avec tout ce que cela peut comporter parfois de lourdeur -on se croirait par moment dans Les Dix Commandements. Reste que l’on est touché par ce héros se débattant avec ses interrogations et ses balbutiements, essayant de trouver une place dans ce monde. Le travail du dessin et des couleurs est quant à lui, comme toujours, impeccable.

Penss et les plis du monde

De Jérémie Moreau, éditions Delcourt, 226 pages.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content