Paris Punkabilly 76-80

Critique de cinéma aux Cahiers, aux Inrocks et à L’Humanité, auteur de divers films plus ou moins confidentiels avant de s’atteler, plus récemment, à l’écriture d’une bande dessinée détournant la figure de Mandrake ( Bad Mandrake), Vincent Ostria s’essaye, dans Paris Punkabilly 76-80, à un récit autobiographique en deux temps. Le premier embrasse le Paris de la fin des années 70, l’auteur, punk  » sans le vouloir et sans le savoir » (il était plutôt porté sur le rockabilly) , participant à l’effervescence du moment dans le sillage des Stinky Toys d’Elli et Jacno. Une époque qu’il chronique dans ces miscellanées souvent inspirées, passant ses souvenirs de  » flemme hédoniste » et autres anecdotes choisies (au hasard, l’épisode ahurissant du train affrété pour la promotion de Trans Europ Express de Kraftwerk) au filtre d’une solide dose d’autodérision. Pour livrer, parmi d’autres observations, un constat frappé du sceau du dandysme:  » Nous ne glandions quasiment rien, mais avec du style« . Ce qui n’est déjà pas si mal. Ce récit est suivi du Journal d’un crime, où l’auteur s’attarde sur les aléas de la production de Crime, le long métrage post-punk dans lequel il devait se lancer en 2006, avec notamment Eva Ionesco au générique. Une entreprise hautement improbable, comme il ressort d’un texte faisant l’inventaire de la multitude de problèmes rencontrés – » Faire un film c’est comme avancer dans une tempête de neige en tenant un poisson mourant dans la main« , écrit notamment Ostria. L’aventure se concluant sur un échec commercial  » quasiment programmé » . On pense à Frédéric Sojcher, une touche d’humour désabusé en sus.

De Vincent Ostria, éditions Marest, 252 pages.

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