Paris 2119

Zep, histoire de se ressourcer, a mis de côté son héros à la houpette démesurée pour se consacrer à des histoires pour adultes. Après quelques albums dans cette veine, on voit déjà se dégager une thématique à tendance écologique. Après The End et sa théorie sur les arbres régulateurs, le père de Titeuf s’attaque à la technologie. Il imagine, avec son compère Bertail au dessin, le monde de 2119. Cela fait quelques années que la télétransportation façon Star Trek n’est plus un rêve. Au pied de chaque immeuble se trouve une cabine de la société Transcore qui vous envoie aux quatre coins du globe en quelques nanosecondes. Tristan, passéiste romantique et techno-réfractaire, préfère prendre le métro toujours en activité, mais peuplé de créatures bizarres ou de touristes nostalgiques. Il se rend à un rendez-vous boulot et croise dans sa rame une vieille folle baveuse en pleine descente de drogue de synthèse. À destination, quelle n’est pas sa surprise de reconnaître dans sa nouvelle employeuse la vieille folle du métro, complètement clean et qui ne semble pas se souvenir de leur précédente rencontre! À partir de ce moment, il commence à prendre conscience que quelque chose ne tourne pas rond et que cela semble lié à cette nouvelle manière de voyager. Il va entrer en contact avec l’initiateur du projet Transcore et c’est là que les véritables ennuis vont commencer. Les préoccupations de Zep au sujet de la technologie à outrance sont louables. Mais le Suisse n’a pas oublié le public qui l’a rendu célèbre: son intrigue, si elle est bien menée, s’adresse également aux jeunes adolescents, et il faut donc y chercher l’efficacité plus que l’originalité. Le dessin et les couleurs de Bertail font également le job, conférant à l’ensemble un esprit de fable sympathique.

Paris 2119

De Zep et Dominique Bertail, éditions Rue de Sèvres, 80 pages.

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