Otto ou l’île miroir

Un homme accoste sur une île inconnue. Il y rencontre une femme et sa soeur jumelle qui l’invitent à des joutes érotiques. Après une nuit torride, il visite la caverne interdite et y crée à son insu un double de lui-même. Celui-ci agit comme un miroir où tout ce qu’il fait est ressenti par l’original et inversement. Proche de la folie, il décide de se débarrasser de son encombrant jumeau. Le chemin pour y parvenir sera particulièrement violent… Ne vous laissez pas abuser par le nombre de pages. Les 48 que comporte le dernier livre d’Anne-Margot Ramstein ne correspondent pas aux fameux 48 cc (pour cartonné couleur), format standard de la production BD mainstream. Les éditions 2024, sans collection préétablie, n’ont pas comme politique un quelconque formatage, mais sont plutôt à l’écoute des envies de leurs auteurs. Il fallait bien cela pour éditer le premier album/objet adulte d’Anne-Margot. Suivant une logique symétrique, chaque page de l’album est le miroir (presque) identique de sa voisine, privilégiant subtilement la gémellité sur le double parfait. Le dessin stylisé à la mine de plomb se prête magnifiquement à l’exercice de style, prolongeant dans un tout autre genre le travail entrepris par l’auteur et sa moitié dans l’édition jeunesse. Le récit, à l’érotisme froid et cru, ne touchera pas les amateurs traditionnels de BD cul, mais plutôt les défricheurs de sensations nouvelles.

Otto ou l'île miroir

D’Anne-Margot Ramstein, Éditions 2024, 48 pages.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content