Nowhere Girl

Clarifions les choses d’emblée: Nowhere Girl n’est pas une BD sur les Beatles. Ce n’est pas non plus l’histoire de la passion qu’éprouvait l’autrice pour les quatre garçons dans le vent. C’est plus que ça. Le titre donne un indice pour comprendre de quoi il s’agit: il fait référence à une chanson tirée de l’album Rubber Soul; Nowhere Man parle d’un homme un peu perdu, à qui l’on conseille de ne pas s’en faire et d’attendre que quelqu’un lui prenne la main pour le guider dans le monde. C’est le cas de Magali Le Huche, à qui l’on décèle une phobie scolaire dès sa rentrée au collège. La fillette va être retirée du réseau après moult vomis matinaux et stress par crainte des interrogations (interrogatoires?) surprises où il est demandé de réciter par coeur son carnet de règles de grammaire… Restée dans le cocon familial, Magali va développer une passion dévorante pour le célèbre groupe tout en étudiant par correspondance. On est tout d’abord touché par cette gamine broyée par un système scolaire pas adapté à bon nombre d’enfants transformés en machines, formatés et prompts à restituer une matière à la virgule près. Ensuite, et sans être fan, on est impressionné par cette passion. Car si la fillette a des difficultés dans l’apprentissage traditionnel, elle devient incollable sur tout ce qui touche à son groupe fétiche, prouvant de la sorte sa capacité à comprendre, intégrer et restituer un thème et même à défendre son point de vue. Enfin, on est amusé par l’anachronisme de l’adulation de la jeune Magali et le décalage avec ses copines ne jurant que par Patrick Bruel -nous sommes au début des années 90. Plus connue dans le domaine de la littérature jeunesse, Magali Le Huche prouve ici qu’elle peut être à l’aise dans l’univers BD tout public.

Nowhere Girl

De Magali Le Huche, éditions Dargaud, 120 pages.

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