Nothing Man

Sorti en 2007 sous le titre de Monsieur Zéro, ce treizième roman de l’immense Jim Thompson (1906-1977) ressort dans une nouvelle traduction intégrale avec son appellation quasi originale de Nothing Man (paru en 1954). Relire aujourd’hui l’auteur de La mort viendra, petite, de L’assassin qui est en moi ou de Hallali, c’est se faire sécher par une écriture frontale, voire impitoyable, à travers des histoires qui tournent autour de toute une série de clampins pathétiques mais attachants. C’est sans doute parce que Jim Thompson s’abstient de juger ses personnages qu’il est à ce point cruel envers eux. Clinton Brown, le (anti-)héros de Nothing Man ne déroge pas à la règle. Plumitif à la gazette locale, le Pacific City Courier, le pauvre hère est revenu traumatisé de la guerre où il a perdu sa virilité dans un champ de mines. On retrouve l’ADN de Big Jim avec ce personnage principal de pochetron qui s’arsouille avec une régularité qui force le respect. Une, voire deux et même trois femmes fatales. Des meurtres. Un flic lâche et bien pourri et deux ou trois mecs ou meufs satellites qui complètent ce qu’il y a de pire chez l’être humain pour ce conte féroce, sale et mordant.

De Jim Thompson, éditions Rivages/Noir, traduit de l’anglais (États-Unis) par Julien Guérif, 332 pages.

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