Nos corps alchimiques

C’est une épreuve que votre serviteur a toujours redoutée, mais il fallait bien que ça arrive: comment résumer un roman graphique largement irrésumable, et l’expliquer quand on a soi-même pas tout compris? Même le pitch de ces Corps alchimiques ne dit rien de sa forme, à peine laisse-t-il entrevoir l’océan d’onirisme qu’il enferme. Trois amants se retrouvent dans la campagne toscane après neuf années de silence et un passé particulièrement douloureux pour réaliser le grand rêve de l’un d’eux: créer une nouvelle humanité et offrir au monde une nouvelle ère biologique en fusionnant, littéralement, tous les trois, tant l’alchimie spirituelle et physique qu’il y avait entre eux était puissante… Après avoir dit ça, on a rien dit de ce roman graphique qui se ressent plus qu’il ne se lit, tant Thomas Gilbert ( Les Filles de Salem, Sauvage ou la sagesse des pierres) y met en scène l’insondable, l’inexprimable et la fusion des corps et des esprits dans des envolées graphiques réellement de toute beauté… mais largement absconses. Une manière très personnelle d’évoquer la liberté et la place des hommes, des femmes et de ceux qui ne se sentent ni l’un ni l’autre, ou les deux, ou les trois. Un hymne à l’image de l’amour qu’il raconte: libre et fou.

Nos corps alchimiques

De Thomas Gilbert, éditions Dargaud, 240 pages.

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