Faire jouer Balthazar, petits Belges dotés d’un vrai potentiel international, en première partie de la Fat White Family, bande d’Anglais déglingués qui venaient de fanfaronner en couverture du NME… La programmation de la première Pias Nites londonienne fin janvier avait tout du coup de génie tactique dont un José Mourinho se fend plus souvent qu’un Marc Wilmots.

« Chaque pays gère ses événements, explique Damien Waselle. Les Pias Nites sont nées il y a cinq ans quand on s’est mis à réfléchir sur les nouveaux métiers des maisons de disques et leur réinvention nécessaire dans un marché en crise, précise le responsable belge. On a toujours touché un peu à tout. Au point que Pias, à part en France où le label a dès le début travaillé son image de marque, tout le monde connaissait sans vraiment savoir ce que c’était. »

Les Pias Nites s’apparentent quelque part à un dérivé des Pias Bar jadis organisés à Cannes pendant le MIDEM, le Marché international de la musique. « En gros, sa touche un peu alternative, où on allait s’encanailler devant un set de Laurent Garnier…  »

Au-delà du coup de pub et de l’image de marque, les Pias Nites permettent à la maison de disques de lancer des groupes et de leur mettre le pied à l’étrier, que ce soit en Belgique ou ailleurs. « On s’est rendu compte à un moment qu’on devenait fortement tributaires des plannings. Nous nous retrouvions en face de managers et d’agents qui nous poussaient à sortir un disque à un moment plutôt qu’à un autre. Ces soirées nous permettent de penser les choses de manière plus globale. D’ailleurs, pour la première fois, on a réussi avec Other Lives à monter une tournée de Pias Nites qui ira de pair avec la sortie d’un album.  »

A l’heure qu’il est, des Pias Nites se tiennent à Bruxelles, Amsterdam, Londres, Berlin, Paris… « Contrairement à nous (le Palais 12 remplace désormais Tour & Taxis, ndlr), les Français favorisent un petit club: la Flèche d’or. Souvent, l’événement s’accompagne d’un warm up à la FNAC et depuis peu un deal a été conclu avec Arte qui diffuse les concerts en streaming. Mine de rien, elles sont l’occasion de tisser voire de relancer des partenariats. »

Un outil de plus dans un business qui se cherche… « On ne devient pas disque d’or en faisant une Pias Nites, et parfois rien n’arrive. Mais Balthazar y a gagné le soutien de la FNAC et le manager d’Alt-J estime que c’est là que tout a commencé pour son groupe en Europe. Selon moi, ce n’est jamais perdu. C’est de la communication. De la programmation. Ça permet de commencer une histoire à l’export. L’idée est vraiment d’en faire un outil de marketing intelligent. »

PIAS NITES, LE 4 AVRIL, DE 18 H À 5 H 30, AU PALAIS 12, BRUXELLES.

MAIN STAGE: THE SPECTORS, BRNS, BAXTER DURY, OSCAR AND THE WOLF, CLAPTONE LIVE, MODESELEKTOR DJ, RAVING GEORGE, N’TO.

SIDE STAGE: OAKTREE & AVONDLICHT, PELICAN FLY LABEL NIGHT FEAT DJ SLOW, RICHELLE, MISTER TWEEKS AND CANBLASTER.

WWW.PIASNITES.BE

J.B.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content