Nilüfer Yanya

« Painless »

Quand on lui demandait à ses débuts de décrire son univers musical, Nilüfer Yanya avait pris l’habitude de parler d’une  » version moderne du son indie nineties« . De fait, sorti en 2019, son premier album Miss Universe évoquait un peu un croisement entre PJ Harvey, The XX et FKA Twigs, sans jamais sonner non plus comme aucun des trois. Trois ans plus tard, le nouveau Painless confirme la singularité de la Londonienne, tout en élargissant toujours plus la palette. Surtout, là où les débuts paraissaient parfois crispés, la moue souvent boudeuse, Nilüfer Yanya semble aujourd’hui plus confiante. Notamment dans sa capacité à pondre des morceaux à la fois limpides et complexes, passant de rebondissements en rebondissements. L’un des meilleurs exemples reste sans doute le single Midnight Sun. Comme échappé d’une session d’ OK Computer, il installe tranquillement son récit, avant de vriller sous une guitare acoustique façon Jeff Buckley, et une basse bourdonnante à la My Bloody Valentine. Ailleurs, sur The Dealer, la jeune femme mêle beat baggy et accords new wave, tandis que plus loin The Mystic figure une étrange ballade pop, le groove intranquille, ponctué de ce qui ressemble à une flûte orientale -née en 1995, Nilüfer Yanya a des origines turques par son père, irlandaises et barbadiennes par sa mère. À bien des égards, Painless évolue dans son propre univers, loin des codes du moment. Porté par la voix grave et distante de Yanya, il n’en dégage pas moins une sorte de magnétisme, voire de charisme discret, assez unique en son genre.

Distribué par ATO/Pias. Le 30/03 au Botanique, Bruxelles.

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