Napoléon doit mourir

Comment donner envie de lire ce livre, qui le mérite, et qui en a besoin (la fermeture des librairies en France tourne à la torture pour les éditeurs indépendants et leurs jeunes auteurs, qui comptent surtout sur le bouche à oreille et le conseil pour se trouver un public)? Certainement pas en le résumant, puisque l’exercice est quasi impossible: Jean-Baptiste Bourgois y retrace la vie du général Armand de Caulaincourt, héros invincible et général de la Grande Armée de l’Empereur, notamment lors de la pénible retraite de la Campagne de Russie, durant laquelle elle fut réduite à néant. Sauf qu’ici, l’uchronie, la fantasy et une fantastique « armée des restes » s’invitent dans la débâcle et la réalité historique; l’auteur y use aussi volontiers de la poésie, qu’elle soit littéraire ou graphique; le même recourt à un strict noir et blanc sur fond blanc et à un simple trait de plume pour mettre en scène cette fantastique fresque historico-fantaisiste! Bref, effectivement, ce beau et grand roman graphique tel qu’aime en fabriquer l’éditeur Sarbacane ne ressemble, pour une fois vraiment, à aucun autre, défiant tous les genres et toutes les références. Un mélange aussi contemporain qu’improbable entre Alain Decaux, H.P. Lovecraft, Sempé et Benjamin Rabier (pour la foultitude de détails se cachant dans des compositions apparemment très simples) qui fait de ce premier album de BD de Jean-Christophe Bourgois (jeune trentenaire originaire de Calais jusqu’ici repéré pour ses quelques albums jeunesse et ses illustrations), l’ovni si pas de l’année, au moins du mois. Pensez-y avant de « click&collecter »!

Napoléon doit mourir

De Jean-Baptiste Bourgois. Éditions Sarbacane. 168 pages.

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