Black Country, New Road raconte sa collaboration avec Dan Carey
Jeune et prometteur groupe londonien, Black Country, New Road marche sur les traces de Black Midi et raconte sa collaboration avec Dan Carey.
Changement de programme: leur manager n’est pas là et l’endroit où ils avaient fixé rendez-vous est fermé le lundi. C’est finalement chez le chanteur Isaac Wood, avec le saxophoniste Lewis Evans et devant une bonne tasse de thé que se racontent les Black Country, New Road. Leur chanson accidentée Athens, France est la 26e référence du label de 45 tours Speedy Wunderground. « On a vraiment eu de la chance, reconnaissent les deux hommes d’une seule voix. Speedy est évidemment une excellente plateforme. Puis on est arrivés juste après Black Midi et Squid. On a bénéficié d’une attention maximale. On avait donné moins de dix concerts. C’était une formidable vitrine, une opportunité incroyable. Tout ça pour notre première vraie sortie. »
Calme, posé, Isaac raconte la genèse du single de six minutes qui leur a servi de carte de visite. « On a confirmé la session peut-être un mois à l’avance. On avait déjà quatre ou cinq morceaux mais on préférait en imaginer un autre. Une semaine avant l’enregistrement, on a composé la musique en une ou deux répétitions. Je chipotais encore aux paroles la nuit précédant notre visite chez Dan. »
Les Black Country avaient pris connaissance du manifeste… « On est arrivés tôt. On a passé deux heures sur l’installation de la batterie, des guitares. On a entamé la première prise et on n’a pas arrêté d’enregistrer jusqu’à ce qu’on ait le morceau. On n’a pas fait un tas de prises non plus. Quatre peut-être. Tout en live à l’exception des voix. On a essayé de respecter les consignes mais on n’est pas vraiment habitués aux studios. On aime penser, repenser. Puis on a des chansons longues, exigeantes et fatiguantes. On a voulu s’arrêter pour dîner mais c’est interdit par le règlement d’ordre intérieur. »
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Dan Carey semble rester pour eux un mystère. Ils disent avoir peu discuté, parlent d’un mec calme, sympa, exigeant… « La seule chose qu’il nous a dite, celle qu’il nous a le plus répétée, c’est « play it again« . Il se joignait à nos discussions, mais pour nous dire que ce n’était pas encore assez bon. Guère évident avec un groupe qui est fier de ce qu’il fait, dans lequel les musiciens sont nombreux et quand tu ne les a jamais rencontrés auparavant. Mais c’est ainsi qu’il a obtenu le meilleur de nous ce jour-là. »
Pop fans
Black Country, New Road est installé à Londres mais originaire de Cambridge, célèbre pour son université médiévale de 18.000 étudiants. « C’est très vert. Tu peux y croiser des vaches à moins de trois minutes à pied du centre-ville. On est nés un peu partout. Dans la capitale, l’Essex, les Cornouailles… Mais on a tous fait l’école secondaire là-bas, à l’exception de Georgia (violon). »
Isaac apprend depuis quelques mois la musique sur ordinateur. Georgia et Lewis ont opté pour le jazz. May pour le piano classique. Tous à la Guildhall School of Music and Drama. Charlie étudie les lettres classiques au King’s College. Luke l’anglais à Goldsmith. Et Tyler l’art à Manchester. Black Country n’a donné son premier concert qu’au début de l’été 2018. Les jeunes musiciens ne sont pas pour autant des oiseaux tombés du nid. Ils jouaient ensemble sous le nom de Nervous Conditions avant que leur chanteur d’alors, Connor Browne, soit accusé d’agression sexuelle sur les réseaux sociaux… « Il y a davantage de structure et moins d’improvisation maintenant. Les morceaux étaient plus longs, plus simples. Ça jouait surtout avec la dynamique du concert. La voix était différente. C’était le même genre de musique mais en moins organisé. »
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Quand ils évoquent le boulot de Carey, Isaac et Lewis vantent son intervention sur Crow’s Perch de Black Midi, citent Squid et Kylie Minogue. « Ça peut sembler étrange (ils font plutôt penser à Slint, à Godspeed et aux Swans, NDLR) mais on aime tous la pop music. C’est la principale intersection entre nous. Puis aussi une vraie source d’inspiration. On aime Arcade Fire, They Might Be Giants, The Polyphonic Spree… Il n’y a pas grand-chose qui nous unit à part la musique que nous faisons et celle que nous aimons. Et même là-dessus, on n’est pas toujours d’accord. On vit tous dans des endroits différents de la ville. On ne se voit pas souvent. C’est une relation assez spécifique et mélomane qui nous unit. » Affaire à suivre…
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