Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

SPANISH BOMBS – MUJERES, LES BLACK LIPS ESPAGNOLS, SORTENT LEUR 2E ALBUM DANS LE BENELUX VIA 62 TV ET DÉBARQUENT EN BELGIQUE POUR QUATRE DATES. ARRIBA ARRIBA…

« SOFT GEMS »

DISTRIBUÉ PAR 62 TV.

Elle manque peut-être un peu de femmes, de travelos, de cul et de coups tordus mais leur histoire ferait un bon Almodovar. Quatre types étudient le cinéma dans une école de Barcelone. Terminent leur cursus. Et, bien décidés à ne pas se quitter, fondent un groupe de rock. Joli début de scénario.

On est alors en 2008. En plein revival garage. Et toute la scène californienne, les excités de San Francisco comme Thee Oh Sees et Ty Segall mais aussi les Jacuzzi Boys, Nobunny, Jay Reatard, ça leur parle aux Catalans.  » Aux Etats-Unis, cette scène s’est toujours montrée très prolifique mais les Black Lips lui ont ouvert les portes des médias et d’un relatif mainstream, remarque Pol Rodellar, le bassiste du groupe espagnol. Quand j’ai découvert tout ça, l’énergie, les mélodies, je me suis pris une méchante claque dans la gueule. C’est de la pop. Mais de la pop sale, déglinguée et lo-fi.  »

Et c’est évidemment ce qu’ils décident de faire, les quatre mecs de Mujeres. Pol vient du hardcore. Le lead guitarist a déjà bourlingué dans le rock’n’roll avec les Flash Cocodrilos et Los Raw Meat (oui Raw Meat, comme la chanson des Black Lips). Le batteur, lui, découvre la musique.  » Je ne savais jouer de rien du tout, se souvient Martin Gutierrez. J’ai commencé à taper sur des fûts à 27 ans. J’ai même pris un mois de cours. »

Couleur locale

Marti bosse toujours dans un théâtre. Yago, qui a réalisé leur dernier clip, est prof d’audiovisuel. Et Pol, qui planche sur le scénario d’une série d’animation intitulée Ultramor ( » Megadeath en catalan« ), a ouvert l’an dernier son magasin de disques. Mujeres n’a cependant pas trop galéré.

 » En Espagne, pas mal de clubs et d’endroits où on peut se produire en live sont en train de fermer, reprend Pol. Si tu es connu, tu peux jouer tout le temps. Mais pour un petit groupe, c’est plus compliqué. Même s’il y a les squats. On a échappé à ces plans foireux. Notre cinquième concert était une première partie des Stranglers dans une grosse salle de la ville. »

Une petite hype a rapidement entouré les quatre garagistes du côté de Barcelone.  » Nous étions parmi les premiers à sonner de la sorte. Les autres faisaient dans le revival. Nous, nous voulions un côté sixties mais nous étions fans de labels comme Goner et In The Red. »

Quand on les qualifie de Black Lips espagnols (un compliment), les Mujeres rétorquent qu’ils sonnent aussi exactement comme les Jacuzzi Boys. Un peu. Mais en mieux. D’autant que le garage, ils lui donnent une petite couleur locale avec leur accent latin…

 » Les gens ici voudraient qu’on chante tous nos morceaux dans notre langue maternelle mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée. En plus, en tant que Barcelonais, on devrait te faire ça en catalan. Il n’y a pas moyen. Ce qu’on décline en espagnol, ce sont les chansons les plus urgentes, les plus sauvages, les plus brutales… Celles qui crient. Comme Salvaje . » Uno, dos, tres, cuatro…

LE 01/11 AU BOTANIQUE, LE 02/11 AU FIACRE (LIÈGE), LE 03/11 AU ROCKERILL (CHARLEROI) ET LE 15/11 AU GLIMPS (GAND).

JULIEN BROQUET

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