Mourir la nuit

Le fait divers, dans ce qu’il exhale d’extraordinaire dans l’ordinaire, est un des indémodables de l’information et du divertissement, ne changeant que rarement d’oripeaux, des Histoires vraies de Pierre Bellemare aux podcasts Noir jaune rouge de La Première. Un genre dont la littérature, francophone belge surtout, ne s’empare pourtant que trop rarement. C’est dire si le premier récit d’Anne-Cécile Huwart semble combler un vide et attirer le regard, à l’image de la couverture de son Mourir la nuit. Pendant six ans, de la découverte des corps jusqu’aux prononcés des peines des assassins, la journaliste a suivi au plus près deux enquêtes criminelles menées par la Crim’ de Bruxelles -les meurtres d’un quinquagénaire dans son appartement ucclois et d’un SDF sur la place Rogier, tous deux commis le 3 février 2014-, dans une démarche qu’elle devra régulièrement expliquer aux nombreux intervenants, flics et magistrats surtout, déroulée sur 252 pages:  » Raconter une instruction judiciaire de l’intérieur, sans voyeurisme, dans le respect du secret de l’instruction et de la dignité des victimes et de leurs proches« . Une approche plus austère que le récit qui en résulte. Difficile effectivement de décrocher de ce thriller qui n’en est pas un, tant il sonne juste dans sa description du travail policier, de la machine judiciaire et d’un Bruxelles hors de vue du commun des mortels, débordant de misère et de violence. Anne-Cécile Huwart réalise ici un travail journalistique remarquable, même s’il ne s’aventure que par trop petites touches dans la littérature.

d’Anne-Cécile Huwart, Onlit éditions, 252 pages.

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