Morveuse
Il y a de ces albums qui résument mieux que d’autres leur époque et leur génération: Morveuse de Rebecca Rosen est d’évidence de ceux-là, puisque l’autrice canadienne installée à Bruxelles depuis plusieurs années propose, pour son premier album, une autofiction racontant le désarroi moral, financier et psychologique d’une jeune artiste qui trouvera, peut-être, son salut auprès d’un collectif aussi marginal que féministe. Une oeuvre forte et déjà très mature, aux confluences de toutes ses influences graphiques et scénaristiques, y compris américaines, et où les atmosphères de Bruxelles, dans ce que notre ville-monde peut avoir à la fois de sombre et de lumineux, jouent un rôle prépondérant -un travail qui rappelle, toute proportion gardée, la manière dont Emil Ferris évoquait Chicago dans Moi ce que j’aime, c’est les monstres, les couleurs, le spleen et l’aspect générationnel en plus.
De Rebecca Rosen. Éditions L’Employé du Moi.
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