Mort aux girafes

Frédéric Berthet, homme moyen d’existence morne, a mis fin à ses jours par pendaison, à l’hôtel Trêve de Bar-Le-Duc un 6 janvier 2011. À 250 kilomètres, Yvan Castropade, jadis bibliothécaire et désormais détective privé, a fort à faire avec le cas Flamurd. Mais se peut-il que leurs trajectoires soient liées? Ou bien non? De Pierre Demarty, on connaissait déjà le goût de l’absurde ( En face, premier roman de prise de large… de l’autre côté de la rue), la capacité à émouvoir ( Le Petit Garçon sur la plage et sa rémanence des images) et le parcours de traducteur (notamment du trop méconnu Paul Harding). On l’imagine bien, désormais, en convive d’une table qui rassemblerait éric Chevillard et Lucy Ellmann ( Les Lionnes) -en grande forme- et où l’on servirait une dinde AOC et du chou-fleur surgelé tout en commentant les diapos d’un séjour en province, moult lieux-dits à l’appui. Mort aux girafes n’est pas seulement un roman équilibriste qui a érigé la digression en principe libérateur. D’une drôlerie décapante, et sous couvert d’une vraie-fausse enquête, il met à la colle les fiertés infimes des petits patelins, les travers tenaces de la critique littéraire ou même la possibilité pour un dictionnaire yiddish-tamoul d’un jour trouver un usage. Sous les sarcasmes et les chausse-trappes, quel brio!

De Pierre Demarty, éditions Le Tripode, 200 pages.

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