DE CHRIS RENAUD ET PIERRE COFFIN. AVEC LES VOIX EN VO DE STEVE CARELL, RUSSELL BRAND, JULIE ANDREWS. 1 H 35. DIST: UNIVERSAL.

Faut-il croire que les super-héros sont désormais défaillants, pour que le cinéma d’animation se mette à décliner les figures de super-méchants, de Despicable Me en Megamind. Gru et Vector, les 2 rivaux de Moi, moche et méchant semblent, à vrai dire, sortis tout droit d’une BD de l’âge d’or: leur rivalité évoque celle de Carreidas et Rastapopoulos, bien connus des lecteurs de Hergé; quant à Gru, anti-héros de cette histoire, il a tout du descendant du Zorglub cher à Franquin, avec qui il partage le rêve de vouloir décrocher la lune, tout en étant entouré d’une armée, non pas de zorglhommes mais bien de Minions -de curieuses créatures jaunes vêtues de salopettes bleues, assurément l’une des trouvailles du film. Ajoutez-y que sa physionomie rappelle furieusement celle de John Héléna dans Le Repaire de la murène, du même Franquin, et vous aurez compris que les concepteurs de la chose avaient, à tout le moins, de bonnes lectures.

Terreur de bac à sable

Ce contexte posé, Moi, moche et méchant est un film hautement réjouissant qui oppose, dans une petite ville coquette, 2 super-méchants prêts à tout pour asseoir leur emprise maléfique sur le monde. Soit Vector, geek gavé de technologie dont le dernier exploit est d’avoir dérobé la grande Pyramide, et le grand méchant Gru, terreur de bac à sable qui, chatouillé dans son orgueil, entreprend pour sa part de voler la lune, qu’il aura au préalable miniaturisée à l’aide d’un pisto-réducteur ad hoc. Une entreprise plus délicate qu’il n’y paraît cependant, et encore compliquée par l’arrivée de 3 orphelines, bien décidées à faire de ce même Gru leur père d’adoption, au mépris de sa réputation…

Parti sur ces bases, le film aligne les péripéties sur un rythme soutenu, suivant une trame à l’issue prévisible, mais pas moins savoureuse pour autant, les Minions y apportant ce qu’il faut de folie. Cela, tandis que la combinaison heureuse d’un esprit à l’ancienne et d’une esthétique toute contemporaine, jusque dans diverses concessions au goût du jour -tu l’as vu, mon pas de danse sur You Should Be Dancing des Bee Gees!-, vient fédérer efficacement plusieurs générations de spectateurs, achevant de faire de l’entreprise une réussite.

L’édition Blu-ray de Despicable Me est servie avec la gamme complète des compléments, multipliant les incursions dans les coulisses d’un film produit entre Los Angeles et Paris, à quoi s’ajoutent une lecture alternative en Gru-Control, mais aussi les traditionnels commentaires et autres jeux.

Sans oublier, cerise sur le gâteau, 3 courts métrages dérivés du film, histoire de prolonger le plaisir au-delà d’un générique de fin bien allumé… l

JEAN-FRANÇOIS PLUIJGERS

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