Moi aussi j’ai vécu

Dans un train pour Paris, Hélios Azoulay tape la discute avec son père décédé quand il avait quatre ans et heureux de lui montrer l’endroit où il est mort. Les voilà qui décollent pour Bombay. Après avoir avalé une nouvelle louche de brouillard, c’est tonton Louis, mort d’overdose dans une chambre à Nice, qui lui demande s’il ressemble à Alain Delon. « J’ai essayé de me hisser à la hauteur d’une phrase qui débordait j’ai gueulé « Moi aussi j’ai vécu » qui a éteint la lumière? » Accrochez-vos ceintures! « Avec l’air coupable de tous les innocents », le compositeur et clarinettiste Hélios Azoulay revendique un goût pour le sabotage. À dada sur son bidet, porté sur l’incandescence, le voici qui joue une partition très jazz sur souvenirs d’enfance en quatre temps: Fin, Début, Milieu, Aube. Comme du lait oublié sur le feu, ça déborde: les amants louches de sa mère, Les Mystérieuses Cités d’or, Pépé et les descentes de police font un tintamarre de tous les diables sur la chaîne haute-fidélité tombée du camion. Les collectionneurs de fulgurances conciliants lui passeront quelques coquetteries datées (absence de points et de majuscules) pour le regarder faire du tambour sur son nez -dans ce premier roman ou seul en scène à la Contrescarpe. « Eh, c’est bon! Vous n’avez jamais été jeunes? »

De Hélios Azoulay, éditions Flammarion, 160 pages.

5

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content