MINDJACK MICMAC – LE CONTRÔLE PSYCHIQUE D’AUTRUI SE DÉCLINE AVEC PANACHE DANS MINDJACK. DOMMAGE QUE LE SHOOTER N’EXPLOITE PAS MIEUX UNE IDÉE DE DÉPART RARE DERRIÈRE LES JOYSTICKS.

ÉDITÉ PAR SQUARE ENIX ET DÉVELOPPÉ PAR FEELPLUS, AGE: 16+, DISPONIBLE SUR PLAYSTATION 3 (VERSION TESTÉE) ET XBOX 360.

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Le récent Mindflex de Mattel en témoigne: le contrôle d’objets par la seule force de la pensée se répandra à l’avenir. Vulgarisée par Neurosky, cette technologie un brin effrayante n’intéresse toutefois pas que les kids, puisque Square Enix présentait plusieurs prototypes de jeux vidéo à piloter avec les neurones lors du Tokyo Game Show 2008. En attendant les premières productions capables de détecter le niveau de concentration des joueurs, l’éditeur des Final Fantasy mise sur la télépathie pour tenter de renouveler les pistes balisées des  » third person shooters » avec MindJack.

Feelplus, le studio responsable de Lost Odyssey, No More Heroes Paradise et surtout du très original JU-ON: La Malédiction change une fois de plus de registre pour verser dans l’anticipation. Oublié l’heroic fantasy baroque ou le cinéma d’horreur japonais. Traversé de couloirs high-tech froids bardés d’écrans holographiques, Mind- Jack glisse dans une ambiance à la Minority Report. Le shooter partage d’ailleurs avec le génial film de Spielberg un héros à la destinée similaire (sans l’originalité de la prémonition toutefois). Agent spécial, Jim Corbijn voit ainsi ses employeurs se retourner contre lui. Du seul contre tous, au fil d’une histoire entendue et accessoire.

Dormez, je le veux!

Si le contexte militaro-futuriste de cette production criblée d’acteurs de série Z laissera perplexe plus d’un amateur de science-fiction, MindJack multiplie avec talent les bonnes idées de « car jacking » mental. En plus des pétoires classiques, Jim Corbijn peut ainsi téléporter son âme dans le cerveau d’un ennemi, d’un civil, d’un robot et même de sa coéquipière, à condition qu’ils soient inactifs ou affaiblis. Ce gimmick ne pourra toutefois se déclencher que lorsque le héros se retrouvera au bord de la mort, son âme ne disposant alors plus que d’une poignée de secondes pour trouver un hôte (à la santé généralement très faible) sur le terrain de jeu.

Bien sentie, cette approche permettant entre autres de piloter des robots pour les faire exploser près d’ennemis se double d’un pouvoir d’aliénation applicable à ceux croisés en chemin. Lorsque ceux-ci sont au bord de la mort, on dispose ainsi de quelques secondes pour s’en approcher et s’en faire des coéquipiers éphémères. Pas vraiment efficaces toute- fois, vu qu’ils n’hésitent pas à tirer sur des murs lorsque les ennemis sont à couvert. Contrairement à Psi-Ops: The Mindgate Conspiracy il y a 5 ans, MindJack a beau multiplier les idées psychiques originales, son aventure s’encroûte sur la longueur. On oublie ainsi rapidement sa pléthore de gadgets « poltergeist » pour finalement tirer à tout-va en tentant le headshot et en se couvrant façon Gears Of War. Un titre plein de bonne volonté, mais qui ne squattera pas l’esprit des joueurs bien longtemps.

MICHI-HIRO TAMAÏ

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