Série Netflix créée par Aziz Ansari et Alan Yang. Avec Aziz Ansari, Eric Wareheim, Alessandra Mastronardi. Disponible sur Netflix.
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Aziz Ansari peut tout se permettre, c’est même à ça qu’on le reconnaît. Comique américain d’origine indienne féru de pop culture et roi du stand-up révélé par la série Parks and Recreation, il lance en 2015 Master of None sur Netflix, objet d’une confondante singularité où son humour ravageur nourri de références autobiographiques se fait plus délicat, voire même carrément intimiste. Ansari aura donc mis une petite paire d’années pour donner suite à ses propres aventures de trentenaire new-yorkais en quête de lui-même. Bien lui en prit: cette saison 2 monte encore le niveau d’un cran. Située à Modène, en Italie, l’ouverture donne d’emblée le la: totale liberté de ton et de forme, le temps d’un hommage pittoresque, et en noir et blanc, au fameux Voleur de bicyclette de Vittorio De Sica (1948). La suite est à l’avenant, qui passe au peigne fin les obsessions urbaines contemporaines -l’amour, la bouffe, les voyages, les nouvelles technologies- au fil d’épisodes déjouant joyeusement les règles -l’un dépasse à peine la vingtaine de minutes, l’autre approche tranquillement l’heure- et les attentes -ce sommet génialement « ophülsien » où, comme dans La Ronde (1950), une série de personnages que rien ne semble devoir lier se retrouvent pris dans une tourbillonnante valse narrative. D’une tendresse et d’une drôlerie rares.
N.C.
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