LE 26 OCTOBRE PROCHAIN, LE KVS ACCUEILLERA UNE SOIRÉE ANNIVERSAIRE POUR LES 30 ANS DU RAP EN BELGIQUE. RETOUR SUR LES PRÉMICES AVEC LE PIONNIER DEFI J.

Autant le préciser tout de suite: Defi J ne sera pas présent à la soirée des 30 ans du rap belge, au KVS. « 30 ans de bouffonnerie »… Il y a de l’eau dans le gaz, et bien plus encore, au sommet du chapitre belge de la Zulu Nation. Defi J, alias Salhi, a claqué la porte. Fourmi, aka Phil One, est resté. On devine l’embrouille, plus privée qu’artistique. L’illustration en direct du mal typique qui touche le petit microcosme du rap belge, bruxellois en particulier… Soit. Defi J n’en reste pas moins l’une des figures historiques du mouvement, l’un de ses premiers visages, après la blague Benny B. Quand la compile Rapattitude sort en France, le vinyle de BRC (pour Brussels Rap Convention) déboule en même temps dans les bacs belges. « BRC, c’était surtout Brussels Rap Confusion. Ce qui n’est pas forcément que négatif, hein. Mais on était jeunes et cons. On ne connaissait rien à la musique, le producteur était un escroc. »

Quelques années plus tôt, Salhi se gave surtout de la collection de disques de funk de ses grands frères. « Il y avait cet album de Fatback et ce titre en particulier, Is This The Future, qui contenait une partie rappée. » Début des années 80, la RTBF propose le magazine Génération 80. Salhi est devant son poste de télé quand la jeune Fabienne Vande Meerssche présente les vidéos de Malcom McLaren et Grand Master Flash. C’est le choc. Musical, mais surtout visuel: il est frappé par les mouvements de break-dance. « Le lendemain, j’étais dans la rue, avec mes cartons. On m’appelait le breaker fou. J’étais tout seul. Il y avait déjà du monde du côté de Ganshoren, Molenbeek, Anderlecht… Mais à Schaerbeek, on n’était pas encore là-dedans. » Defi J finit tout de même par rencontrer d’autres groupes de break-dance: Dynamics, Zulu rockers… « On se retrouvait souvent Place de Brouckère, dans la galerie au premier étage de la Poste. Galerie Ravenstein aussi, ou Galeries royales, où il y avait moyen de se faire pas mal d’argent le week-end. » Chaque semaine, il écoute l’émission funk d’Eric Moral sur Top FM. « Un jour, je me suis ramené au studio avec mes disques. J’avais notamment le disque de Dee Nasty. Il était impressionné. On s’est liés d’amitié. » Il rencontre Afrika Bambaataa, finit par lancer la section belge de la Zulu Nation en 89. Le rap français, qui décolle de l’autre côté de la frontière, confirmera la passion du bonhomme. A défaut de lui avoir toujours rempli son portefeuille…

THE BELGIAN HIP HOP ANNIVERSARY, LE 26/10, AU KVS, BRUXELLES. WWW.KVS.BE

L.H.

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