Levants

De Nicolas Presl, Éditions Atrabile, 98 pages.

8

Un homme dans le bazar d’une ville orientale achète des fournitures. Après avoir rendu visite à son père, il part dans son pick-up sur les routes écrasées sous le soleil, ses achats bien sanglés à l’arrière. À l’orée d’un village, alors qu’il se baigne dans une rivière, il est surpris par une femme qui l’observe, amusée. Visiblement sans attache, elle lui demande de pouvoir l’accompagner dans son périple. Elle lui raconte son histoire et l’origine de sa main mutilée. Pendant le trajet, ils écoutent également la radio et l’étrange conte d’un chasseur qui rencontre une déesse à la tête de soleil. Ces deux récits sont régulièrement interrompus par les arrêts fréquents nécessaires à l’homme pour vendre sa marchandise. Nicolas Presl a fait du récit muet sa marque de fabrique. Le « sans texte » implique une certaine complexité d’élaboration scénaristique: avec Levants, l’auteur passe à un niveau supérieur. Par contre, le parti pris du muet risque de laisser certains lecteurs sur le bord du chemin. Une connaissance des mythologies moyennes-orientales aide sans doute à la bonne compréhension du récit. Les autres se laisseront guider par le dessin beau et singulier, et ne manqueront pas la subtilité des émotions qui animent chaque protagoniste de ce récit gigogne. Nicolas Presl est décidément un véritable raconteur d’histoires…

C.B.

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