Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Les Diables au coeur

SÉRIE DOCUMENTAIRE.

8

On ne va pas se mentir. C’est le genre de programme qu’on s’enfilerait comme du petit lait, sous la couette, sans trop bouger. Les neuf épisodes de suite, s’il le faut. Parce que cette série documentaire joue sur les cordes sensibles. Celles du patriotisme, qui revient au galop à l’approche du Mondial. Et surtout celles de l’intimité, l’intimité des Diables rouges, suivis pas à pas pendant la campagne de qualification pour le Brésil. Bien ficelée, portée par une petite musique euphorisante, cette série de huit films (complétée par un long entretien avec Marc Wilmots) ouvre des portes qui, jusqu’ici, n’avaient jamais été ouvertes. A la manière du légendaire Les yeux dans les Bleus, on nous emmène dans les coulisses de nos représentants, dans ce qu’ils ont de plus professionnel ou de plus enfantin, pendant les rassemblements à l’hôtel, par exemple. En flamand autant qu’en français. On voit Eden Hazard chipoter l’oreille de son vieux copain Christian Benteke dans une chambre où plusieurs Diables se sont réunis pour regarder le match des Espoirs. Jan Vertonghen blaguer à répétition avec Moussa Dembelé. Des « bizutages » pour les joueurs et les membres du staff, obligés de pousser la chansonnette devant tout le monde. Puis des supporters qui y croient, les uns qui pleurent quand leur enfant foule la pelouse du Heysel en avant-match, d’autres qui feraient n’importe quel déplacement pour suivre leurs idoles. Et c’est ça la particularité des Diables au coeur: suivre, dans sa totalité, une sorte de « projet Diables/Rio » global porté à la fois par des footballeurs professionnels, qui souvent ne sont encore que des gamins, mais également par leurs supporters. Le dispositif est ambitieux, puisque tous les aspects de la préparation des rencontres sont abordés. Et les soirs de match, plusieurs caméras sont plantées en coulisse, histoire de capter au plus près les émotions, celles du papa d’Axel Witsel entre autres, quand il voit son fils jouer, mais également celles de supporters de base, pour qui les Diables représentent une éclaircie dans le quotidien. Appuyée sur un montage enthousiasmant, cette série documentaire nous fait revivre les différentes étapes qui ont emmené l’équipe nationale belge vers une compétition qui se refusait à elle depuis 2002. La ferveur y est. Et Les Diables au coeur pose la question des échappatoires, des soupapes de décompression que représente un sport qui rassemble et qui soude. Vivement la suite.

GUY VERSTRAETEN

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