Les Printemps sauvages

Après une enfance très solitaire, la narratrice accepte de prendre la route avec sa mère  » si belle et si absente« . De reconstruire leur vie à partir de rien, connectées à la nature et au hasard des routes, des travaux saisonniers, de l’hospitalité éphémère. Dans le coeur de la gamine, il y a en point de mire Ores, ce frère qu’elle a à peine connu, disparu en même temps que le père. Au cours de leur quête, elle adoucit sa colère contre celle qui lui a donné le jour et s’intéresse à  » ces petits détails d’ingéniosité des fleurs« . Si elle transite vers l’adolescence, elle ne grandit guère. Elles atteignent le bois de Fleuroux quand elle a quatorze ans, et alors que surviennent ses premières règles, Lola (amie d’une cabane locale) va lui enseigner l’anatomie féminine. Enfin, balise essentielle sur sa route, il y aura une île où elle rencontrera Barnabée et la puissance complète de leurs corps enchevêtrés. Après Déployer (étonnant univers combinatoire), Douna Loup montre ici, fond et forme, l’éclosion totale d’une jeune fille. Des fragments de manifeste viennent ponctuer le texte, pour ne rien oublier des métamorphoses nécessaires. Traité d’ensauvagement joyeux, le roman est poreux à toutes les sensations, s’alanguit dans une langue en frémissements constants, jamais avare de merveilles.

De Douna Loup, éditions Zoé, 160 pages.

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