Les Jardins d’Eden

Jip Sand, journaliste abîmé et revenu de tout, y compris d’un cancer qui promettait d’être incurable, va connaître l’enfer à Paradis. Paradis, ancienne ville thermale dont il reste surtout un camping -Les Jardins d’Eden- et qui fait face à une ancienne cité ouvrière qui n’est plus habitée, elle, que par des gitans et des marginaux. C’est dans ce coin pas très riant des Vosges (pas loin de chez Pelot, et de quelques-uns de ses autres romans) que le corps d’une gamine avait été retrouvé il y a quelques années. C’est là aussi que, désormais, la fille de Sand, Annie dite Na, a disparu. Mais que les lecteurs sensibles ne se fient pas à la prose très littéraire et rarement lue dans un polar rural de l’immense Pierre Pelot, 55 ans de métier et 200 romans au compteur: pour son premier opus (!) à la Série Noire, le septuagénaire ne met le frein que dans ses premières pages, comme pour mieux le lâcher ensuite; l’enquête sera sale, violente et sans pitié aucune, à l’image des crises d’alcoolémie dantesques de son antihéros. Pierre Pelot, « écrivain des péquenots » comme il se définit lui-même, frappe fort là où ça fait mal, tout en rappelant les westerns qui marquèrent son début de longue carrière: il y a du William Munny (Eastwood dans Impitoyable) dans ce Jip crépusculaire.

De Pierre Pelot, éditions Gallimard/Série Noire, 256 pages.

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