Les Calendriers

« On n’échange pas que des banalités quand on passe pour les calendriers. » Dans un bourg de 1 500 âmes sis dans le pays de Caux, à quelques kilomètres d’Étretat, « Bob le facteur » perpétue la tradition de l’almanach. Avec le fatalisme d’un pilote de la RAF rentrant d’une mission difficile (mandats impayés, lettres recommandées, attaques foudroyantes, cuisine au beurre oblige), Monsieur le facteur tire le portrait de ses administrés. Facétieux, farceur, bucolique, le trait laboure ces hommes de la terre attachés à leur coin de paysage: Géo Trouvetou mal rasé, tartarins accoutrés en paras, demoiselle des postes. Comme surpris en un dessin de Sempé, ils sont à croquer. C’est un livre où rien ne se perd, ni les gentillesses, ni les tours de cons. Y flotte un doux parfum de sédition buissonnière, un éclair de malice. Le cachet de la Poste faisant foi, Robert Cottard exerça la noble profession jusqu’en 2000; depuis, il écrit. Et pas n’importe comment, s’il vous plaît: avec une gouaille, un savoir-vivre, une tendresse infinie. On entend le cidre babiller dans les verres. « Vous avez bin chin minutes? » Et lorsque vient le moment de tirer sa révérence, le panache de l’entreprise ôte sa bogue au marron. « La réclame, la réclame! Pour moi, la seule réclame, c’est la qualité. C’est ça qui retient le client. » Bref, c’est Jour de fête!

De Robert Cottard, Éditions de l’Olivier, 272 pages.

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