Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

22.25 ARTE

UNE COMÉDIE DE CARL REINER. AVEC STEVE MARTIN, RACHEL WARD, CARL REINER. 1982.

Cela fait longtemps, bien trop longtemps, que nous n’avions pas eu le bonheur de revoir cette perle de comédie policière! Pour celles et ceux qui l’auraient déjà savourée, inutile de faire l’article: ils savent déjà quel plaisir ils prendront à revisiter ce film éminemment « culte ». Pour les autres, plus nombreux, qui n’ont pas encore eu l’occasion de le découvrir, présentons donc la chose. Au début des années 1980, Carl Reiner et Steve Martin forment un des tandems les plus en vue à Hollywood. Le premier écrit et réalise, le second interprète. Ensemble, ils ont déjà commis The Jerk ( Un vrai schnock), et ils récidiveront bientôt avec The Man With Two Brains ( L’Homme aux deux cerveaux) et All Of Me ( Solo pour deux). Des films d’une folle drôlerie, plongeant dans le délire avec une violence burlesque rarement vue et une inspiration dans les gags visuels digne des grands du slapstick. Mais Les Cadavres ne portent pas de costard ( Dead Men Don’t Wrear Plaid) marque le sommet de la collaboration entre le cinéaste et l’acteur. L’idée de départ est aussi géniale que risquée: faire évoluer un personnage de détective privé, joué par Steve Martin, dans l’univers des classiques du film « noir » américain. Oui mais « dans » cet univers, au sens plein du terme, l’action appelant le héros à se retrouver littéralement intégré aux scènes des classiques en question, donnant la réplique à Humphrey Bogart, Kirk Douglas, Burt Lancaster et plein d’autres! C’était avant la révolution digitale, et il fallait donc trouver des astuces pour rendre l’exploit possible. Reiner et son équipe effectuèrent un travail extraordinaire sur les décors, les costumes, les accessoires et -surtout- les lumières, la photographie, pour que le champ-contrechamp soit à chaque fois « raccord ». Un authentique tour de force, pour un spectacle aussi brillant par sa loufoquerie assumée et ses gags fatals que par sa réussite technique. Un pur bonheur de comédie, un pur bonheur cinéphile, aussi, car toute l’histoire du polar « noir » est invitée aux noces. Steve Martin prouvant une fois de plus un talent qui fit de lui, quelques années durant, le meilleur comique de l’écran.

LOUIS DANVERS

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