CELA FAISAIT UN PETIT BOUT DE TEMPS QUE L’ON N’AVAIT PLUS EU DE NOUVELLES DU SERGENT GARCIA. IL RALLUME LA FLAMME LATINO EN S’ARRÊTANT CETTE FOIS-CI EN COLOMBIE. BOGOTA, C’EST PLUS FORT QUE TOI…

A Couleur Café, il est un peu comme à la maison. Normal: le métissage musical, Sergent Garcia connaît ça par c£ur. Le Français a passé son temps à mélanger les rythmes, son cocktail le plus connu restant la salsamuffin, mix de salsa, de reggae et de beats urbains. C’est donc la 4e fois que Sergent Garcia débarque dans le festival bruxellois. La dernière, c’était en 2006. Rencontré dans un studio de répétition parisien, Bruno Garcia de son vrai nom explique: « En 5 ans, il s’est passé pas mal de choses. On fait surtout des tournées de plus en plus longues, de plus en plus loin. » Lui qui chante sur son récent Una y otra vez« j’ai dealé la colère et mon sang à des multinationales qui confondent l’art et l’argent » a aussi quitté la major EMI pour le label world Cumbancha. Un retour à une plus petite structure. « A un moment, c’est bon: tu as envie de bosser avec des partenaires, pas avec des gens qui ont des livres de compte en permanence dans les mains. Mes projets sont assez fous. A un moment ils ne voyaient plus ça rentable. »

Fièvre colombienne

Le dernier en date, Una y otra vez, est né en Colombie. En 2006, Sergent Garcia y joue pour la première fois. « On ne savait pas à quoi s’attendre. On s’est retrouvé à jouer devant une salle bourrée à craquer, 2000 personnes qui connaissaient toutes les paroles par c£ur. » Au passage, Garcia découvre une scène musicale d’une vitalité débordante: la cumbia, la salsa colombienne, le bullerengue, la champeta… « A Bogota, tous les soirs, tu peux voir un projet incroyable. Les gens sortent, font la fête! Il n’y a pas cette peur comme on peut parfois s’imaginer ici. Bien sûr, quand tu rentres, tu fais attention. Mais en même temps, c’est un pays qui a été en guerre, où il y a beaucoup de mafia, de trafics, des problèmes politiques énormes. Des gens disparaissent encore. Puis, le président actuel, Juan Manuel Santos, est quand même celui qui, quand il était ministre de la Défense, a mis au point un système de récompense pour tous ceux qui abattaient un révolutionnaire. Le nombre de gens que l’on a retrouvés, une balle dans le ventre, en tenue de rebelle: des syndicalistes, des leaders étudiants… »

Pour Una y otra vez, Sergent Garcia s’est attaché les services de groupes locaux comme la Bomba Estéreo. Au programme, l’habituel mix du Sergent, épicé cette fois-ci à la cumbia locale. « La cumbia, c’est un peu le reggae latino. Il a la même saccade, ce côté simple, 2, 3 accords pas plus, mélangé avec le rythme indigène. » L’accordéon y tient une place centrale. « La légende dit que c’est un bateau allemand qui a fait naufrage au large de Carthagène. C’est comme ça que les indigènes ont échangé leur flûte pour l’accordéon. » Illustration le samedi soir, sur la scène Titan.

u SERGENT GARCIA, UNA Y OTRA VEZ, DISTRIBUÉ PAR CUMBANCHA.

RENCONTRE LAURENT HOEBRECHTS, À PARIS

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