Le Renard et le Dr Shimamura

Les années 20: alors que le Japon de l’ère Meiji se modernise et monte en puissance, un éminent neurologue nippon de Kyoto va bientôt s’éteindre. Entouré par quatre femmes -son épouse, la mère de celle-ci, la sienne et une servante un peu folle-, Shimamura Shunichi se souvient. Jeune médecin, il arpenta un été la campagne japonaise pour s’intéresser aux cas de possession de jeunes filles par des renards paraissant évoluer sous leur peau, comme dans le cas spectaculaire de la jeune Kiyo, sur laquelle il finit par pratiquer un exorcisme ancestral, avant de qualifier dans ses rapports médicaux ce cas… d’hystérique. Boursier impérial, Shimamura prendra la direction de l’Europe, bardé de son allemand scolaire, visitera Paris et la Salpêtrière, où il côtoiera le grand Charcot, participera à ses séances publiques, se rendra à Berlin et même à Vienne, qui le verra se confronter à la pratique de Breuer, laquelle inspirera Freud… Roman court mais riche que celui de Christine Wunnicke qui, avec grâce et fluidité, restitue un passé documenté en y inoculant des personnages et situations fictifs. Le tout avec une malice et un humour absurde, jouant des différences culturelles ou des incompréhensions linguistiques, en y ajoutant une réflexion sur l’opposition entre rationalisme scientifique et croyance populaire, entre imagination et réalité.

De Christine Wunnicke, éditions Jacqueline Chambon, traduit de l’allemand par Stéphanie Lux, 176 pages

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