Le Prix de la vengeance

Il serait réducteur de ne retenir de Don Winslow que sa trilogie narcotique ( La Griffe du chien, Cartel et La Frontière). Auteur d’une vingtaine de romans, l’Américain publie avec Le Prix de la vengeance son premier recueil de nouvelles (six d’une petite centaine de pages chacune) qui résume les marottes de celui qui s’est installé à San Diego, théâtre de nombreux de ses ouvrages. L’auteur s’est manifestement fait plaisir et profite de l’occasion pour rendre hommage à ses phares. Steve McQueen, par exemple, sert de fil rouge à Crime 101, un étourdissant jeu du chat et de la souris le long de la célèbre route qui longe le Pacifique tandis qu’Elmore Leonard est le parrain virtuel de la plus poilante des nouvelles, Le Zoo de San Diego. Winslow n’a jamais manqué d’humour, preuve avec cette short story qui voit un singe s’échapper de sa cage un flingue à la main… Les fidèles de ce poids lourd de la littérature noire se réjouiront des retrouvailles avec le surfeur et privé Boone Daniels ( La Patrouille de l’aube et L’Heure des gentlemen) qu’on retrouve dans le crépusculaire Sunset. Idem pour Paradise, qui scelle le retour de Ben, Chon et O, les « héros » de Savages et Cool. Fort de phrases percutantes, sèches, chargées en adrénaline et en tension, Winslow excelle dans Le Prix de la vengeance, qui ouvre le recueil à La Nouvelle-Orléans, ou dans La Dernière Chevauchée, qui le clôt et qui voit le romancier décliner un des thèmes de La Frontière, celui des familles de migrants séparées une fois passé le Rio Grande. Imparable.

De Don Winslow, éditions Harper Collins/Noir, traduit de l’anglais (États-Unis) par Isabelle Maillet, 544 pages.

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