Lana Del Rey

« Lust for Life »

Distribué par Universal.

7

Il y a d’abord le titre. Celui qu’a choisi Lana Del Rey pour son quatrième album peut évoquer au moins deux choses. Il peut évidemment faire référence au morceau d’Iggy Pop, et, dans la foulée, au rock sauvage, furieux, jusqu’au-boutiste qu’il incarne et auquel la jeune femme n’a cessé de faire la cour. Pris au sens littéral, Lust for Life peut cependant aussi amener ailleurs. Ainsi celle qui a un jour déclaré « vouloir déjà être morte » aurait (re)trouvé le « goût de vivre ». La pochette du jour appuie un peu plus dans ce sens: comme d’habitude, la miss pose devant un engin automobile, mais cette fois-ci la moue boudeuse a laissé place à un large sourire. Qu’il soit franc ou ironique reste par contre à trancher… Car il ne faut pas attendre longtemps pour réaliser que le décor n’a pas tellement changé. Même si la lumière, par contre, est un peu différente.

Dès le départ, l’itinéraire de Lana Del Rey a paru tenir de la construction. La rencontre entre une artiste effectivement douée, un fantasme américain un peu trop maîtrisé -le Hollywood noir et décadent, le vintage fifties gothique, les amours maudites, etc.-, et un produit final calibré pour la prochaine campagne d’affichage H&M… Au fil du temps, Del Rey a pourtant réussi à incarner et crédibiliser sa théâtralité rock. Quitte à frôler ici et là le ridicule. Mais en acceptant que toute entreprise pop l’est un peu, il y avait moyen d’y trouver son compte. Avec Lust for Life, c’est le cas comme jamais auparavant. Malgré des longueurs, Lana Del Rey semble avoir trouvé ici le parfait équilibre entre son personnage (l’excellent Summer Bummer avec A$AP Rocky) et une certaine vérité (Change).

L.H.

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