LA TÉLÉVISION PARTOUT, TOUT LE TEMPS EST ENCORE UN RÊVE. PARCOURS D’OBSTACLES.

Il existe 3 niveaux de nomadisme télévisuel.

Le premier consiste à recevoir des chaînes de télévision sur son téléphone mobile. Mais à part les Coréens, personne ne semble s’intéresser à cette voie. L’affichage trop petit et la consommation de la bande passante demeurent des obstacles rédhibitoires.

La 2e façon d’introduire le nomadisme de l’image est le « Place Shifting ». Un marché niche au public limité mais exigeant. Cette technique permet, depuis l’étranger, de suivre une chaîne de télévision diffusée dans son pays d’origine. Pour cela, il faut recourir à une « swingbox ». Ce boîtier que l’on place chez soi, près du décodeur télé, permet de décoder l’image à distance et de regarder un programme de la RTBF ou de RTL-TVI à l’autre bout de la planète. Inutile de dire que cela n’intéresse pas grand monde.

Enfin, le 3e niveau de nomadisme est « interne ». Il consiste à faire collaborer la télévision du domicile avec une tablette informatique pour y recevoir un flux de données en rapport avec le contenu télévisuel. La tablette se mue alors en télécommande intelligente qui permet, notamment, de mieux surfer sur le Net qu’en utilisant sa zappette -un peu psychorigide- de salon.

Les opérateurs développent tous des applicatifs pour rendre l’accès au NET-TV plus aisé. C’est sans doute le grand défi des mois qui viennent.

Les développeurs l’ont compris, qui proposent depuis peu des applis gratuites pour iPhone et téléphones Android visant à les transformer en commandes à distance.

Le téléphone peut contrôler les fonctions intelligentes telles que TrackID, capable d’identifier une piste audio sur la télé par la simple pression d’une touche de son téléphone. Un peu comme le fait Shazam. Mobistar propose, pour sa part, une application Digital TV qui permet d’utiliser son smartphone Android comme télécommande mais aussi de programmer ses enregistrements à distance. Ce service déjà proposé sur iPhone et iPad est téléchargeable gratuitement sur l’Android Market (http://market.android.com).

Choisir son programme TV depuis son PC

Belgacom TV a, de son côté, introduit un service de « recommandation personnalisée de films » baptisé Jinni. Après avoir ouvert un compte Belgacom TV sur son PC et créé son propre profil de cinéphile, la base de données suggère un choix de films disponibles en VOD. Ce compte permet également aux abonnés de regarder des films sur ordinateurs, les fictions pour lesquelles les droits ont été obtenus pour une diffusion sur le Web. Le même site permet de sauvegarder des films en ligne pour les regarder ensuite chez soi. (www.mesfilmsbelgacomtv.be). Ce service est également disponible sur smartphone. Le client peut donc sélectionner un film depuis son mobile et y regarder des bandes-annonces.

Oui au réseau fermé

L’avenir semble ouvert à ce que l’on nomme le « réseau fermé ». A savoir la possibilité, via son propre réseau Wi-Fi ou 3G, d’accéder à un contenu sur les différents appareils du domicile. Y compris les tablettes, PC portables et téléphones mobiles. Les outils DRM de protection des droits d’auteur permettent ce genre de contrôle et les détenteurs des droits y sont favorables si les opérateurs acceptent de les rémunérer. C’est une question de « négociation et de temps », disent les diffuseurs belges. En revanche, dès qu’il s’agit d’un système ouvert, c’est-à-dire de l’Internet global, les esprits se ferment.

La télé mobile freinée par les droits

Le principal frein à la diffusion des chaînes et des séries sur l’Internet (et sur les mobiles) est que les droits octroyés pour la diffusion d’une émission sur la télévision linéaire ne sont pas les mêmes que pour le Web.

Une des rares exceptions est celle des droits de retransmission des matchs de foot. Belgacom, qui possède les droits tant sur le Net que sur les chaînes télé, peut diffuser les rencontres sur les smartphones (Android et iPhone). Dans la pratique, pour éviter de faire exploser les forfaits data, il s’agit de résumés des meilleurs moments. En revanche, le même opérateur ne possède les droits de diffuser d’autres émissions que pour la télévision linéaire… et non pour l’Internet.

Les expériences de télé mobile sont donc rares. Chez Telenet, Yelo permet aux abonnés de regarder 12 chaînes en direct sur iPhone et iPad, mais aucune n’est francophone. Pour l’instant ce service est gratuit. Telenet installera 1400 hotspots Yelo pour respecter le principe de réseau fermé ( voir supra).

En novembre dernier, Billi, un autre opérateur « triple play » a réussi à négocier l’accès de 10 chaînes de télévision sur des PC, des iPhones et des iPads. Ce service, gratuit pour les abonnés, se facture 4,99 euros par mois pour les autres.

TEXTE JEAN-CLAUDE VERSET

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