Décidément, on enchaîne les performances. Avec Trouble, aux Halles, et un mai marqué par cette discipline au KunstenFestivaldesArts. En juin, rebelote avec Momentum, tandis que Bozar propose 3 performeuses d’Espagne. Performance: un art libertaire né de l’avant-garde (futurisme, Dada, Bauhaus…), éclos dans les années 60 et 70 (Cage, Kaprow, Beuys, Klein, Fluxus…), endormi fin 80 et qui revient au grand jour. « Dans les années 2000, explique Antoine Pickels, ex-performeur, directeur de la Bellone, initiateur des premiers Trouble aux Halles, il y a eu une remise à la mode de la performance par la danse contemporaine avec des chorégraphes comme Jérôme Bel ou Xavier Le Roy, alors que ces pratiques étaient confinées aux galeries d’art. Puis il y a eu un investissement dans les arts de la scène, lié à l’interdisciplinarité grandissante des créations théâtrales. Avec une vraie envie, chez de nombreux artistes, de sortir des formes établies pour aller vers des formes plus risquées, avec un rapport plus immédiat au public et le désir d’investir un terrain où une pièce peut durer 5 minutes ou 8 heures sans être modélisée par le marché. Enfin, il y a l’intérêt des directeurs de festivals pour la performance. » Un retour en force de cet art singulier du corps et de l’expérience, éphémère, mis en parole, en danger ou pas, questionnant le monde, existentiel, artistique ou politique, où le pire peut côtoyer le meilleur. Vaste chantier. Pourtant, la performance semble parfois galvaudée, balancée sur la moindre création hybride.  » C’est vrai, poursuit A. Pickels, il y a parfois excès dans la dénomination. Car la performance défie toute définition, même si on s’accorde sur des préalables: prise de risque, engagement du performeur en tant que performeur (et non comme personnage), fragilité de la forme, caractère exceptionnel et interdisciplinarité… Après, il y a des différences (live art, body art, action art…) et autant de définitions que de gens. » La performance ne peut être qu’une notion trouble, qui se ressent plus qu’elle ne s’explique. Expériences multiples: le vécu reste un bon thermomètre. A voir en juin, 3 performeuses de la scène espagnole (dont Esther Ferrer, célèbre performeuse minimaliste de 73 ans!) au Bozar et Momentum, un week-end international de la performance issue des arts plastiques se tenant à Bruxelles et Charleroi. l

www.momentum-festival.org

www.bozar.be

N.A.

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