La maison dans laquelle

C’est une maison, plutôt un orphelinat tel qu’on se l’imagine dans les anciennes républiques soviétiques, à savoir abominable. Dans celle-ci, des enfants « différents » voire handicapés vont grandir, se rencontrer, s’aimer, se détester, s’émanciper, se révéler et parfois renaître, jusqu’à ce jour horrible, funeste et terrifiant, où ils en sortiront. Des enfants qui se regroupent en tribus, qui n’ont pas vraiment de noms (chez les Oiseaux il y a Vautour, Papillon, Éléphant ou Démon, chez les Rats il y a Salomon, Mèche, Viking ou Macaque, idem chez les Chiens ou les Faisans), qui vont parfois souffrir le martyre, mais qui ne voleront la vedette ni à cette maison fantastique où tous les fantasmes peuvent s’inventer et où toutes les fictions sont permises, ni à l’autrice arménienne de cet énorme livre-monde. Mariam Petrosyan a fait de ces plus de 1 000 pages inclassables, irrésumables et parfois complexes, un énorme cri d’amour à l’adolescence, la véritable et principale héroïne de cette Maison dans laquelle, dont on n’a pas fini de faire le tour. Seul roman de son autrice, située quelque part entre J.K. Rowling et Dostoïevski, cette Maison remplie d’histoires, d’aventures et d’inventions est devenue un phénomène dès sa première sortie en 2016. Son éditeur Monsieur Toussaint Louverture le republie dans une version (très grosse) poche et très soignée, sur papier bible, comme il sait si bien le faire. Le cadeau parfait en période de Covid: il vous fera un confinement à lui tout seul.

De Mariam Petrosyan, éditions Monsieur Toussaint Louverture, traduit du russe (Arménie) par Raphaëlle Pache, 1 088 pages.

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