La fille qu’on appelle

Laura, 20 ans, revient dans la ville qui l’a vu grandir sur la cote bretonne. Sur les recommandations de son père, boxeur sur le retour et chauffeur du maire, elle se présente à l’hôtel de ville en vue de trouver un logement. Un petit coup de pouce de Quentin Le Bars, promis à un poste de ministre, pourrait aider, a fortiori quand Laura n’a jamais terminé ses études, sollicitée à la sortie du lycée pour devenir mannequin lingerie.  » Alors, qu’est-ce que je peux faire pour toi? » Dès la première question du maire, Laura voit poindre l’enchaînement des événements, avant même de sentir sa main se poser sur la sienne… C’est ce qu’elle raconte aux policiers durant son audition, tardive et problématique, quasi « inaudible »:  » c’est que ce qui nous étouffe quelquefois, ce n’est pas la panique de l’instant, plutôt la vue qu’on a soudain sur son propre futur ». Dans un court roman de l’emprise, Tanguy Viel ( Article 353 du code pénal) ausculte trafic d’influences, passe-droits et connivences dans une ville de province où  » on soupçonne qu’on cohabitera jusqu’à la mort« . D’inspiration chabrolienne, ce polar apparaît engoncé par un cadre de téléfilm. Sur l’écheveau des circonstances, les personnages semblent figés par leurs archétypes quand le style abonde en métaphores. Une petite déconvenue.

De Tanguy Viel, Éditions de Minuit, 176 pages.

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