La Fée assassine

Le réveillon de Noël, dans les familles dysfonctionnelles, n’est pas souvent synonyme de fête. Celui de Fanny va même se transformer en tragédie: la belle blonde célibataire accueille ce soir-là sa mère -d’une méchanceté crasse- et sa soeur jumelle Tania -qu’elle aime comme seule une jumelle peut aimer sa soeur. Pourtant ce soir-là, Fanny va poignarder à mort cette mère détestable et cette soeur aimante, puis va tenter de tout expliquer à l’avocat commis d’office qui va la rejoindre dans sa cellule. Mais comment expliquer et faire comprendre une enfance brisée, une mère mal aimante et abusive et, surtout, cette gémellité fusionnelle, à un point tel que le lecteur ne le soupçonne pas encore? Peut-être en la racontant sur 192 pages comme l’a fait Sylvie Roge pour son premier scénario, et en faisant appel à son amoureux Olivier Grenson pour le mettre en scène. Ce dernier, tenant d’une école franco-belge réaliste et classique, sort de la zone de confort de ses séries ( Niklos Koda, Carland Cross) pour étaler son sens du découpage et des atmosphères, et sa science de la couleur directe. Une belle preuve d’amour, et un duo presque aussi fusionnel que leurs jumelles de papier, qui a choisi le récit de fiction, parfois un peu trop solennel, pour aborder courageusement, derrière les apparats du thriller et de la surprise de taille, des thématiques sociétales très contemporaines, réalistes et encore largement taboues, telles les mères maltraitantes, les grossesses non désirées ou les couples sans enfant.

La Fée assassine

D’Olivier Grenson et Sylvie Roge, éditions Le Lombard,

192 pages.

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