La Fabrique de la terreur

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Entamée avec La guerre est une ruse, poursuivie avec Prémices de la chute, La Fabrique de la terreur conclut de fort belle manière l’impeccable trilogie de Frédéric Paulin consacrée au terrorisme islamique. Ces trois ouvrages formidablement documentés rappellent une autre trilogie, celle de Don Winslow ( La Griffe du chien, Cartel, La Frontière) dédiée à la guerre que mène l’Amérique contre le narcotrafic.

Parce que pour comprendre pourquoi de jeunes Français ou Belges participent au nom d’Allah à des actes ignobles, lâches et dégueulasses, il faut remonter aux sources du mal. Et à l’Algérie, lors de la décennie noire où le héros de ce triptyque, Tedj Belenzar, agent de la DGSE, met en garde sa hiérarchie sur l’exportation du djihad sur le continent. De 1992 où l’armée algérienne renverse le gouvernement après la victoire aux législatives du parti islamique au 13 novembre 2015 et le Bataclan, Frédéric Paulin analyse formellement et rationnellement toutes les arcanes de cette guerre sans fin avec les codes du roman noir, ici sociétal et engagé plus proche de Manchette que de, au hasard, Jim Thompson. La Fabrique de la peur démarre en 2011 en Tunisie, où le peuple pousse Ben Ali vers la sortie. Ensuite, c’est la chute de Kadhafi, le chaos en Syrie… autour desquels gravitent les principaux protagonistes dont Vanessa Benlazar (la fille de Tedj) devenue grand reporter ainsi que Laurine Fell des renseignements intérieurs, qui a les frères Merah dans le collimateur pour un voyage affolant mais nécessaire au coeur de cette Internationale de la terreur.

De Frédéric Paulin, éditions Agullo, 364 pages.

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