Une saison au générique de In Treatment a suffi à Dane DeHaan pour s’imposer comme ce que l’on a coutume d’appeler un jeune acteur à suivre. Disposition qu’a largement confirmée la suite de son parcours, qui a conduit le natif de Pennsylvanie devant les caméras de John Hillcoat pour Lawless, Derek Cianfrance pour The Place Beyond the Pines ou John Krokidas pour Kill Your Darlings; à quoi il a veillé à ajouter l’insolite –Metallica through the Never– et, tant qu’à compléter sa panoplie, le blockbuster, étant de The Amazing Spider-Man 2 de Mark Webb.

Life, c’est toutefois une autre paire de manches. Plus qu’un rôle, le comédien y incarne une icône absolue, James Dean, perspective d’autant plus intimidante qu’il n’a jamais dissimulé être fan du Rebel Without a Cause. « James Dean a toujours compté parmi mes acteurs favoris, explique-t-il. Comme étudiant en art dramatique, il y avait quelque chose de particulièrement stimulant à le regarder jouer d’une façon entièrement nouvelle, que l’on essaye encore de reproduire aujourd’hui… Il n’a tourné que trois films, mais il y était brillant. » La Méthode, comme l’acteur au destin fracassé à 24 ans à peine, devaient laisser sur Dane DeHaan une empreinte indélébile, et il confesse avoir dans un premier temps opposé un refus à la production qui l’invitait à l’incarner pour Anton Corbijn. « Jusqu’au jour où, poussé par mon entourage, je me suis dit que moi qui n’arrêtais pas de prétendre aspirer à des rôles risqués, il ne me restait plus qu’à mettre mes préceptes en pratique… »

Couper du bois

Le résultat, c’est un James Dean plus en attitude qu’en mimétisme physique, moue fatiguée relevée d’un soupçon de malice rieuse, le tout assorti d’intonations traînantes -comme pour mieux souligner ses hésitations à se laisser happer par le barnum hollywoodien. « Chacun a son opinion sur Dean, et j’ai surtout veillé à lui apporter une certaine humanité. Il fallait que j’essaye de trouver sa vérité et que je trouve ma vérité personnelle sur James Dean pour lui donner vie. » Chercher l’individu derrière le mythe pour mieux se l’approprier, en quelque sorte: « Par bien des aspects, j’ai pu beaucoup plus m’identifier à ce personnage qu’à n’importe quel autre. Il s’agit d’un acteur, confronté aux pressions et au business hollywoodiens, et je sais de quoi il retourne. Malgré une approche différente, je comprends fort bien d’où venaient les sentiments qu’il éprouvait… » Si Dean « refusait tout compromis, ne faisant pas confiance au monde qui l’entourait », DeHaan, pour sa part, évolue à l’écart du milieu, manière de « garder les pieds sur terre »; le genre à vous confier, sans rire, ne rien tant aimer que couper du bois quand il rejoint sa résidence du Nord de l’Etat de New York. Une méthode qui lui réussit, à en juger par ses choix avisés: il devrait partager prochainement l’affiche de Tulip Fever avec Alicia Vikander, autre révélation du moment, avant d’incarner, à l’horizon 2017, Valérian, dans l’adaptation que devrait tourner Luc Besson de la BD culte de Christin et Mézières…

J.F. PL.

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