« La couv’ qui promettait du fantastique m’avait attiré »

© PIERRE MAUREL

Pierre Maurel redessine L’Ankou, Spirou & Fantasio n°27, par Fournier, 1977.

Pourquoi cette couverture et/ou cet auteur vous a marqué?

L’Ankou est la première bande dessinée que j’ai achetée avec mon argent de poche, enfant. La première qui ne venait pas d’un cadeau ou d’une station-service, offerte avec un plein. La couv’ qui promettait du fantastique m’avait attiré bien sûr. J’ai été captivé par l’histoire qui se passe en Bretagne, sans que j’en saisisse le message écolo, à l’époque. C’est le côté fantastique qui prévalait pour le gamin que j’étais. Plus tard en le relisant, je me suis aperçu du côté hyper daté du Spirou de Fournier avec ses mini-rouflaquettes et des quasi pattes d’eph’.

En quoi a-t-elle eu une influence sur le lecteur et l’auteur que vous êtes ?

Disons que ce livre a été le premier pied trempé dans le grand bain de la BD. D’influences, je ne pense pas en avoir gardé de ce Spirou précisément. Si ce n’est qu’un copain de collège m’avait une fois pointé du doigt ce qu’il aimait chez Fournier: souvent, il ponctue ses pages de petits « culs-de-lampe », des silhouettes à contre-jour, remplies de noir, hors cases… Une des premières fois que quelqu’un me montrait comment décortiquer une BD. En tout cas, il y avait une continuité avec les BD que je lisais enfant: j’étais lecteur de Pif Gadget (j’ignorais alors l’existence de Spirou, et Pif avait un gadget, imparable), j’évitais soigneusement tout dessin réaliste. La découverte de Spirou et des BD Dupuis s’est faite vers 12-13 ans.

À la redessiner ainsi de mémoire, pensez-vous en avoir gardé un souvenir précis?

Je viens de passer tout le confinement à faire des couvertures remixées en y incluant mon personnage Michel. Des petits mash-up que je vendais via les réseaux sociaux pour pallier le manque de revenus. J’étais du coup super emballé par cette proposition de reprise! Mais de mémoire… C’est pas pareil: je pensais en avoir un souvenir précis. Une fois terminée, je suis allé la revoir. Aïe… C’est pas du tout ça. Tout est mal placé, il manque des infos (l’explosion!)… et Spip.

Dernier album de Pierre Maurel paru: Michel et le grand schisme, éditions L’Employé du Moi.

Chaque semaine, un.e auteur.e redessine et commente -sans la regarder!- la couverture d’un album qui lui est cher

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