L’homme qui s’envola

D’ANTOINE BELLO, ÉDITIONS GALLIMARD, 320 PAGES.

7

à 43 ans, Walker (qui n’est pas Texas Ranger) forme avec Sarah un couple magnifique. Ensemble, ils ont hissé Wills, leur société de transport express, au rang de premier employeur du Nouveau-Mexique. Ayant transmis à ses enfants son intelligence et sa rapidité de décision, Walker a tout pour être heureux. Sauf que la nuit, il contemple le plafond en se disant qu’il est booké jusqu’en 2040 et se prend à rêver qu’il disparaît pour refaire sa vie. Préférant vivre avec le remords d’être parti qu’avec le regret d’être resté, notre homme décide de mettre les voiles (de parachute) en simulant le crash de son avion. Un plan sans accroc? C’était sans compter sur Sheperd, redoutable skip tracer (détective spécialisé dans les disparitions) n’ayant jamais connu l’échec. Entre les deux loups solitaires s’engage alors une course-poursuite à travers les États-Unis. Redoutable faiseur, spécialiste de la mystification, Bello parvient à rendre captivant son jeu du chat et de la souris en mode « je sais qu’il sait que je sais ». Soit un thriller efficace, avec en prime un petit côté roublard payé rubis sur l’ongle. Seul hic, le précédent fait d’armes de l’auteur: creusant la question du pouvoir des images et de la manipulation des masses, la trilogie des Falsificateurs (où une organisation secrète internationale construit les légendes dont l’humanité a besoin pour vivre) avait placé la barre nettement plus haut. Du coup, c’est ballot, on lui trouve cette fois un côté « petits bras ». Pour le reste, on connaît la chanson: Antoine Bello dans son berceau écrivait déjà comme un pro…

F.DE.

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