Critique | Magazine

L’Envol

3,5 / 5
© National
3,5 / 5

Titre - L'envol

Genre - Drame

Réalisateur-trice - Pietro Marcello

Casting - Juliette Jouan, Raphaël Thiéry, Noémie Lvovsky

Sortie - En salles

Durée - 1h40

Critique - Jean-François Pluijgers

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Pietro Marcello adapte Alexandre Grine dans une oeuvre célébrant le pouvoir du collectif et de l’imaginaire

Le début du XXe siècle inspire le cinéaste italien Pietro Marcello qui, après le Martin Eden de Jack London, adapte librement ici le roman Les Voiles écarlates, du Russe Alexandre Grine. L’action se situe au lendemain de la Première Guerre mondiale et s’ouvre sur le retour dans son village du nord de la France de Raphaël (Raphaël Thiéry), un Poilu rentré meurtri du front pour découvrir que sa femme est décédée en son absence, Adeline (Noémie Lvovsky), une voisine, ayant recueilli son bébé, Juliette. Et ceux-là de s’ériger en petite communauté, meilleure parade contre la malveillance de villageois qui les traitent en parias, Raphaël vivant du travail du bois, tandis que l’enfant, devenue une jeune fille s’épanouit, éprise de liberté, dans le chant et la musique. Non sans rêver de cet ailleurs que lui a fait miroiter la mystérieuse femme de la forêt (Yolande Moreau), et qui pourrait bien avoir les traits d’un aviateur (Louis Garrel) atterrissant un jour dans une prairie voisine… Récit d’une émancipation au féminin, L’Envol est un film fascinant, débutant à la manière d’un drame social inscrit dans un réel que sublime la somptueuse photographie de Marco Graziaplena, pour ensuite adopter les contours d’un conte musical évoquant le cinéma de Jacques Demy. Le pari est audacieux, et ne va d’ailleurs pas sans l’un ou l’autre accroc -les interventions de la magicienne notamment. Pour autant, inscrit dans une nature complice et vibrant d’un romantisme assumé qu’incarne idéalement la débutante Juliette Jouan, cet Envol se révèle délicatement enivrant, œuvre hors du temps qui salue dans un même élan le pouvoir du collectif et celui de l’imaginaire. Tout en confirmant la singularité du regard de son auteur.

De Pietro Marcello. Avec Juliette Jouan, Raphaël Thiéry. 1 h 40. Sortie: 08/03.

7

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